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Les Soudanais sont appelés aux urnes lundi pour élire leur président et leurs députés. Alors que le président Omar el-Béchir est presque assuré de rester au pouvoir, les principaux partis d'opposition ont appelé à boycotter les élections.

Les Soudanais se rendent aux urnes lundi 13 avril pour des élections qui devraient perpétuer le pouvoir du général Omar el-Béchir en dépit des multiples conflits, de l'isolement du pays et d'une économie exsangue. Président depuis près de trois décennies, le chef d’État est assuré d'être réélu face à 15 concurrents peu connus alors que la plupart des partis de l'opposition boycottent l'élection, comme en 2010.

Le Parti du Congrès National, celui du président Omar el-Béchir, prépare ainsi ce scrutin sans se soucier aucunement des appels de ses principaux concurrents pour un report du vote et pour la constitution d’un gouvernement transitoire permettant une meilleure représentativité de toutes les sensibilités politiques du pays.

"Nous considérons que les élections n'appartiennent à personne si ce n'est au peuple lui-même. Les électeurs déterminent les majorités pour éviter toute vacance du pouvoir. Nous estimons que la tenue de ces élections est tout à fait légale et conforme à la constitution", a affirmé à France 24 Rabih Abd Al Ati, membre du Parti du Congrès National.

"Une absence de libertés"

Dans le camp adverse, parmi ceux qui boycottent l’élection, se trouve le célèbre islamiste Hassan al Tourabi, un ancien mentor d’Omar el-Béchir, qui dirige le parti du Congrès populaire. Pour cette formation politique, il est nécessaire de s’opposer au scrutin pour réclamer une véritable démocratie au Soudan.

"Il y a toujours un conflit actuellement au Darfour. Il y a aussi une absence de libertés dans le pays. Il faut un dialogue politique et un État démocratique. Omar el-Béchir se bat davantage pour garder le pouvoir que pour résoudre les problèmes du pays", explique ainsi Kamal Omar, secrétaire politique du Congrès Populaire.

Même si Omar el-Béchir réussit une nouvelle fois à s'accrocher au pouvoir, la tâche ne s'annonce pas facile. Le prochain président devra faire face aux groupes rebelles au Darfour, mais aussi dans les États du Nil bleu et du Kordofan-Sud. Il devra également relever l'économie. Le pays a en effet perdu les trois quarts de ses ressources pétrolières depuis la sécession du sud il y a quatre ans.