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Sous la pression des raids de la coalition arabe, les rebelles chiites se sont retirés du palais présidentiel d'Aden. Même furtive, cette prise du dernier symbole de l'État par les Houthis témoigne de la fragilité de la stratégie saoudienne.
Les rebelles chiites houthis se sont retirés vendredi 3 avril du palais présidentiel à Aden, dans le sud du Yémen, après des raids aériens lancés par la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, a indiqué un haut responsable local.
Dès la prise, jeudi, du palais, dernier symbole de l'État qui n'était pas aux mains des Houthis, les Comités populaires, une force paramilitaire qui soutient le président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont engagé de violents combats contre les insurgés houthis. Sous la pression des raids, ces derniers, ainsi que leurs alliés de la Garde républicaine restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, se sont redéployés à Khor Maksar, un quartier proche dont ils avaient pris le contrôle cette semaine, selon des témoins.
Des accrochages se sont poursuivis par intermittence dans les quartiers proches du palais présidentiel et de l'aéroport d'Aden, bombardé, lui, dans la nuit par des navires de guerre de la coalition, selon des sources militaires. Ces mêmes sources indiquaient qu'un avion, qui serait celui du président Hadi, aurait été détruit par le feu.
Dans la nuit, la coalition a procédé au parachutage vers le port d'Aden de vivres et de médicaments pour venir en aide aux habitants de la ville, confrontés à un manque des produits de première nécessité, selon une source portuaire.
Des avions de la coalition ont également procédé vendredi à des largages d'armes destinées aux combattants défendant le centre d'Aden. Selon des combattants engagés contre les rebelles chiites, des armes légères, des équipements de télécommunications et des grenades RPG ont été parachutés sur le quartier de Tawahi, un secteur situé à l'extrémité occidentale de la péninsule où se trouve le centre historique d'Aden.
Le point faible de la stratégie saoudienne
La prise du palais présidentiel d'Aden par les Houthis n’aura duré qu’une journée, mais elle témoigne de la fragilité de l’opération menée depuis huit jours par l’Arabie saoudite. Selon un diplomate occidental à Riyad, les rebelles "maintiennent la pression sur Aden, qui est le point faible dans la stratégie saoudienne", car les forces pro-Hadi sont, selon lui, désorganisées.
Avec cette opération, le royaume wahhabite entend stopper "l'influence" de l'Iran chiite, auquel sont liés les Houthis. Cependant, en dépit de nombreuses frappes qui ont permis de dégrader ou de détruire une partie des installations de ses ennemis, la coalition commence à faire face à des critiques, en raison des nombreux morts et blessés civils provoqués par les raids.
En deux semaines, avec l'avancée des rebelles vers Aden, les combats au Yémen ont fait 519 morts et près de 1 700 blessés, a indiqué la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, en se disant "extrêmement inquiète" pour la sécurité des civils.
Avec AFP