Au lendemain des attaques sanglantes à Sanaa, le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi a condamné des actes visant à semer le "chaos". Il a dénoncé les extrémismes sunnite et chiite, alors que l'EI et Al-Qaïda sont actifs dans le pays.
Le président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a condamné, samedi 21 mars, les attentats menés la veille contre deux mosquées à Sanaa, qui ont fait au moins 142 morts et 351 blessés. Marginalisé mais toujours considéré comme le président légitime par la communauté internationale, Abd Rabbo Mansour Hadi a été contraint de fuir la capitale et s'est réfugié à Aden.
"Les attaques haineuses" et "lâches" de Sanaa "ne peuvent avoir été perpétrées que par les ennemis de la vie", qui veulent enfoncer le Yémen dans le "chaos, la violence et les luttes intestines", a-t-il dit dans une lettre adressée aux familles des victimes, publiée dans la nuit de vendredi à samedi par son bureau.
L'organisation de l'État islamique (EI) a revendiqué ces attaques, qui ont visé des lieux de culte chiites fréquentés par les rebelles Houthis, maîtres de Sanaa depuis février. Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), sunnite, s'est démarqué des attaques, affirmant qu'elle ne visait pas les mosquées dans ses opérations.
"L'extrémisme chiite, représenté par les Houthis, et l'extrémisme sunnite, représenté par Al-Qaïda, sont les deux faces d'une même pièce qui ne souhaitent ni le bien ni la stabilité du Yémen", a ajouté le président Hadi.
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Abd Rabbo Mansour Hadi a promis samedi de combattre l'influence de l'Iran chiite dans son pays, accusant la milice chiite des Houthis d'importer l'idéologie du régime iranien. Dans un discours télévisé, il a affirmé que c'est "le drapeau de la République du Yémen (qui) flottera sur les montagnes de Maran (bastion de Houthis) à Saada (nord), et non pas le drapeau iranien".
Le Yémen est au bord de la guerre civile avec une grave crise politique, un territoire morcelé et des violences impliquant plusieurs groupes militaro-religieux dont la milice chiite des Houthis, qui contrôle Sanaa, et le réseau sunnite Al-Qaïda, implanté dans le sud-est du pays. Rendant le conflit encore plus complexe, l'EI, qui sévit dans plusieurs pays arabes, loin des frontières yéménites, y est apparu pour revendiquer les attentats de Sanaa, les plus sanglants jamais commis dans la capitale yéménite, et en promettre d'autres.
Avec AFP