La star du PSG Zlatan Ibrahimovic a dérapé dimanche à la fin du match contre Bordeaux. En colère contre l'arbitrage, il a traité la France de "pays de merde" ne "méritant pas le PSG". Des propos qui ont choqué jusqu'au Premier ministre Manuel Valls.
"En 15 ans, je n'ai jamais vu un tel arbitre. Dans ce pays de merde. Ce pays ne mérite pas le PSG." L'attaquant Zlatan Ibrahimovic a totalement dérapé, dimanche 15 mars, dans les couloirs du stade Chaban Delmas après la défaite du PSG à l’issue du match Bordeaux-PSG (3-2).
L’attaquant suédois estime avoir été lésé par l’arbitre du match, Lionel Jaffredo, qui n’a pas sifflé une passe en retrait au gardien alors que Bordeaux et Paris étaient dos-à-dos 2 à 2.
Forcé aux excuses publiques
Les propos d’Ibrahimovic ont choqué jusqu’au plus haut sommet de l’État. Dès dimanche, le ministre des Sports, Patrick Kanner, a demandé des excuses publiques du Suèdois auprès du "pays qui l’accueille". Le Premier Manuel Valls a, lui, réagi, lundi 16 mars, sur le plateau de l'émission télévisée "Le Grand Journal", en se déclarant "choqué" par les propos de Zlatan. "Quand on s'en prend comme ça à l'arbitrage, c'est difficile après pour les éducateurs, le samedi ou le dimanche", a estimé Valls.
La déception d'#Ibrahimovic ne justifie pas ses propos insultants vis-à-vis de l'arbitre et du pays qui l'accueille. Il devra s'en excuser
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) 15 Mars 2015Une heure après son coup d’éclat, Zlatan Ibrahimovic a présenté ses excuses dans un communiqué publié sur le site du PSG.
"Je tenais à préciser que mes propos ne visaient ni la France ni les Français, déclare le numéro 10 parisien. J'ai parlé de football et non d'autre chose. J'ai perdu le match et je l'accepte mais je n'accepte pas quand l'arbitre ne suit pas les règles. Ce n'est pas la première fois que cela se produit. Je me suis exprimé sous le coup de l'énervement et tout le monde sait qu'à ce moment-là, les mots peuvent dépasser la pensée. Je tiens à m'excuser si des personnes se sont senties offensées."
Des excuses que Zlatan Ibrahimovic a répétées dans une vidéo diffusée lundi 16 mars sur la chaîne en ligne su PSG. Il a ajouté qu'il vivait "une période fantastique" depuis son arrivée dans le club parisien et il a insisté sur le fait que ses propos ne devaient pas être déformés. "Il me semble que les Français sont assez intelligents pour faire la part des choses", a expliqué le géant suédois en anglais.
Quatre matches de suspension ?
Même s’il n’a pas prononcé ces mots sur un terrain de football, Zlatan Ibrahimovic s’expose à quatre matches de suspension pour "propos injurieux à l’encontre d’un officiel", selon le règlement de la Fédération française de football. La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) étudiera ce dossier jeudi 19 mars.
Une suspension serait lourde de conséquence pour le PSG puisqu’elle priverait notamment Ibrahimovic du match contre Marseille au stade Vélodrome, prévu le 5 avril, alors que le PSG est à la lutte avec l’OM mais aussi Lyon pour la première place du championnat.
Ce ne serait pas la première fois qu’un joueur est suspendu pour des paroles en dehors d’un match : en avril 2014, le joueur de l’Olympique lyonnais, Clément Grenier, avait écopé de deux matches de suspension pour avoir suggéré à l’arbitre du match Lyon - Saint-Étienne "d’acheter un labrador, le meilleur des chiens pour les aveugles".
Fin de règne de Zlatan ?
Une suspension tomberait au plus mal pour Ibrahimovic alors que l'ancienne vedette de l'Inter Milan et de l'AC Milan vit une saison plus que difficile. L'international suédois a été absent des terrains sept semaines à l'automne en raison d'une talalgie (blessure à un talon). Pendant sa convalescence, le foot français s'est découvert un nouveau héros, de dix ans son cadet, Alexandre Lacazette, qui caracole en tête du classement des buteurs de L1 (23 contre 14 pour "Ibra") et est leader du championnat de France avec Lyon.
Zlatan a inscrit un doublé dimanche à Bordeaux, déjà oublié, emporté par la tornade médiatique. Pire, le PSG a réalisé, mercredi 11 mars, un exploit en se qualifiant à Chelsea pour les quarts de finale de la Ligue des champions, sans "Ibra", rapidement exclu à la demi-heure de jeu... De quoi renforcer sa réputation de joueur qui ne brille pas dans les grands rendez-vous.