L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et l'ancien chef de milice Charles Blé Goudé seront jugés ensemble par la Cour pénale internationale. Les deux hommes sont accusés des mêmes crimes lors des violences post-électorales de 2010-2011.
La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé, mercredi 11 mars, qu'elle jugerait ensemble l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et l'ex-chef de milice Charles Blé Goudé. Les deux hommes sont en effet accusés, selon la Chambre, des "mêmes crimes" lors des violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d'Ivoire. Plus de 3 000 personnes ont été tuées durant les cinq mois de violences.
"La Chambre a noté que les charges confirmées contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé découlent des mêmes allégations, à savoir des crimes qui auraient été commis au cours de quatre mêmes incidents, par les mêmes auteurs directs, qui ont ciblé les mêmes victimes parce qu'elles étaient perçues comme étant des partisans d'Alassane Ouattara", l'actuel président ivoirien, a indiqué la CPI dans un communiqué. La procureure de la Cour avait demandé en décembre la jonction des affaires.
"Un procès conjoint est adéquat pour garantir des procédures équitables et rapides", ont conclu les juges, qui ont donc annulé la date du début du procès dans l'affaire Gbagbo, prévue pour le 7 juillet, sans donner de nouvelle date. En outre, un seul procès permettra d'éviter que des témoins se présentent à la CPI à plusieurs reprises, a ajouté la Cour.
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L'ancien président est accusé d'avoir fomenté une campagne de violences pour tenter - en vain - de conserver le pouvoir à l'issue de l'élection présidentielle de novembre 2010, qui avait opposé Laurent Gbagbo au président actuel Alassane Ouattara, finalement sorti vainqueur de cette crise.
Surnommé "le général de la rue" pour sa capacité à mobiliser les foules, Charles Blé Goudé est pour sa part accusé d'avoir "œuvré étroitement avec Laurent Gbagbo et d'autres membres de son entourage immédiat" pour exécuter un plan commun dont le but était de conserver le pouvoir. Quatre charges de crimes contre l'humanité visent cet ancien chef des "jeunes patriotes", mouvement pro-Gbagbo.
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En attendant ce procès, la justice ivoirienne a déjà rattrapé l'ancienne épouse de Laurent Gbagbo, Simone. Dans la nuit de lundi à mardi, elle a été condamnée à 20 ans de prison pour ses responsabilités dans la crise. Quatorze militaires, membres de la garde rapprochée de Laurent Gbagbo, seront par ailleurs jugés, jeudi.
Avec AFP