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Boris Nemtsov, figure majeure de l'opposition russe, a été tué de quatre balles dans le dos à quelques mètres du Kremlin, dans la nuit de vendredi à samedi. L'opposition prévoit une marche dimanche à Moscou.

L'opposant russe Boris Nemtsov a été tué par balles en plein centre de Moscou, à quelques pas du Kremlin, dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 février. Alors qu’il se promenait avec une jeune femme "vers 23h15, une voiture s'est approchée d'eux, quelqu'un a tiré des coups de feu, dont quatre l'ont touché dans le dos, causant sa mort", a déclaré une porte-parole du ministère russe de l'Intérieur, Elena Alexeeva, à la chaîne de télévision Rossia 24. Le président "Poutine a déclaré que cet assassinat brutal portait les marques d'un meurtre commandité et avait tout d'une provocation", a indiqué aussitôt son porte-parole, Dmitri Peskov.

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Âgé de 55 ans, Boris Nemtsov avait été premier vice-Premier ministre du président Boris Eltsine à la fin des années 90. Après l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, il était devenu l'un des plus farouches opposants au Kremlin. Un temps considéré comme candidat potentiel à la présidence de la Russie, il était également un critique virulent de l'implication de la Russie dans le conflit en Ukraine.

À l'antenne d'une radio moscovite trois heures à peine avant sa mort, Nemtsov avait appelé les auditeurs à manifester, dans un discours enflammé sur la situation en Ukraine et le président Poutine, ignorant qu’il signait là, son testament politique. Il devait participer dimanche à une manifestation de l'opposition à Moscou. Un des responsables de la marche, Leonid Volkov, a annoncé que celle-ci était annulée et remplacée par une marche à la mémoire de l'opposant assassiné.

"Le prix à payer"

Aussitôt la nouvelle connue, des Moscovites sont venus déposer des fleurs près de l'endroit où l'opposant a été abattu. Dans la capitale russe, les réactions atterrées se sont multipliées. "C'est une terrible tragédie pour tout le pays", a réagi aussitôt l'ancien ministre des Finances de Vladimir Poutine, Alexeï Koudrine.

L'ancien Premier ministre de Vladimir Poutine Mikhaïl Kassianov, très proche de Boris Nemtsov au sein de l'opposition, a jugé que cet assassinat était "le prix à payer pour le fait que Boris s'est battu pendant des années pour que la Russie devienne un pays libre et démocratique". Et d’ajouter aux journalistes présents sur les lieux : "Au XXIe siècle, en 2015, un chef de l'opposition a été tué sous les murs du Kremlin. Cela dépasse l'imagination".

Du côté international, le président américain Barack Obama a condamné "le meurtre brutal" et appelé "le gouvernement russe à rapidement mener une enquête impartiale et transparente", tandis que le secrétaire d'État John Kerry s'est dit "choqué et attristé". De son côté, le président français François Hollande a dénoncé un "odieux assassinat" et a salué la mémoire d'un "défenseur" de la démocratie.

Le Conseil de l'Europe, par la voix de son secrétaire général Thorbjoern Jagland, s'est également déclaré choqué et l'ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités russes à enquêter sur ce meurtre de "manière impartiale".

Le président ukrainien Petro Porochenko a lui aussi réagi : "Il (Boris Nemtsov) était un pont entre l'Ukraine et la Russie, et ce pont a été détruit par les coups de feu d'un assassin. Je pense que ce n'est pas par hasard", a-t-il écrit sur Facebook.

Avec AFP