Alors que le cessez-le-feu semble tenir dans l'est de l'Ukraine, le retrait des armes lourdes du front séparatiste se poursuit depuis jeudi. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit vendredi en urgence pour trouver une issue pacifique au conflit.
Les armes lourdes se retirent peu à peu du front dans l'est ukrainien depuis jeudi 26 février. "L'Ukraine commence le retrait des canons de 100 millimètres de la ligne de démarcation", affirme l'état-major de l'armée ukrainienne dans un communiqué, premier pas vers le retrait des armes lourdes qui va se faire sous la surveillance de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE).
Une première étape qui devrait s’étendre sur 24 heures et sera suivie du retrait de lance-roquettes multiples Grad et autres pièces lourdes, a précisé à l'AFP un porte-parole militaire, Anatoli Stelmakh.
Un retrait à l'abris des regards
Selon Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, les séparatistes pro-russes affirment de leur côté "qu’ils ont retiré 90% de leurs armes lourdes mais ils ne donnent pas la possibilité à l’OSCE de le vérifier. Et d’ajouter, on pourrait les soupçonner de ne pas avoir retiré leur équipement. Autre hypothèse, ils les ont bien retirés mais ils ne veulent pas que les membres de l’OSCE constatent qu’il s’agit de matériel provenant de la Russie".
Le retrait des armes lourdes, prévu par les accords Minsk II signés le 12 février, était censé commencer dimanche. Mais Kiev avait jusqu'à présent fait savoir qu'il n'en était pas question avant un respect total du cessez-le-feu.
"Légère amélioration"
La trêve instaurée à partir du 15 février semble enfin tenir ces derniers jours, l'armée ukrainienne n'ayant aucun mort à déplorer pour la deuxième journée consécutive.
Les États-Unis ont relevé une "légère amélioration" dans le conflit, un premier commentaire positif de Washington depuis des jours, tout en dénonçant la poursuite de violations du cessez-le-feu.
Alors que la trêve semble globalement respectée, le bras de fer se poursuit entre l'Occident et la Russie et le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira vendredi en urgence sur le conflit, ont indiqué des diplomates.
Cette session, qui se tient à la demande de la France et de l'Allemagne, est la première du Conseil de sécurité sur l'Ukraine depuis que celui-ci a entériné le 17 février l'accord de paix de Minsk conclu entre la Russie, l'Ukraine, la France et l'Allemagne.
Anniversaire de la prise du parlement de Crimée
Ce vendredi marquera également le premier anniversaire de la prise par un commando pro-russe du parlement de Crimée. Cet épisode a été le premier pas vers le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie, qui a précédé l'explosion dans l'est de l'Ukraine.
Le conflit, qui a démarré après le renversement de l'ex-président prorusse Viktor Ianoukovitch par la contestation pro-occidentale du Maïdan, et après l'annexion de la Crimée par la Russie, a fait plus de 5 800 morts en 10 mois.
Avec AFP