
Près d'un mois après les attentats meurtriers de Paris, le président français François Hollande a tenu, à l'Élysée, sa 5e conférence de presse. Ukraine, Syrie, terrorisme, politique intérieure : retour sur ses principales annonces.
• Ukraine : François Hollande a annoncé qu’il se rendra ce jeudi après-midi à Kiev, en Ukraine, avec Angela Merkel pour présenter une nouvelle proposition de règlement du conflit qui menace de se transformer en guerre totale. "Le temps presse, et il ne sera pas dit que la France et l'Allemagne n'auront pas tout tenté, tout entrepris pour préserver la paix", a souligné François Hollande qui refuse que la France "rentre dans le débat de la fourniture des armes". Pour autant, l'option diplomatique "ne peut être prolongée indéfiniment", a-t-il souligné. À la mi-journée, un conseiller de Vladimir Poutine a expliqué à l’agence Reuters qu’il était prêt à accueillir François Hollande et Angela Merkel, attendus à Moscou vendredi, et que le président russe était ouvert aux "discussions constructives".
• Syrie : Interrogé sur une possible extension des frappes aériennes françaises de l'Irak vers la Syrie, le président de la République a de nouveau écarté cette option. François Hollande a reconnu que les "succès" de la coalition internationale face à l’organisation de l’État islamique sont "trop lents" mais restent des "succès".
• Sécurité internationale : "La France ne peut pas être la seule puissance du monde à agir", a expliqué François Hollande qui a lancé un "appel à la communauté internationale" et aux "grands pays" : "Faites votre travail ! Ne faites pas la leçon, faites l’action ! Faites votre devoir, personne ne le fera à votre place" dans les zones de conflits. "À danger local, réponse locale, à danger international, réponse globale", a martelé François Hollande. "En Afrique, nous devons aider les Africains beaucoup plus pour lutter contre le terrorisme. Si nous ne le faisons pas, des pays seront déstabilisés", a-t-il ajouté [voir vidéo].
"Nous devons beaucoup plus aider les Africains à agir contre le terrorisme"
• Laïcité : "Il n'est pas question de modifier la loi de 1905", a affirmé le chef de l’État. "Nous allons renforcer la formation des enseignants sur la laïcité". L’apprentissage de la laïcité "n’est pas négociable". Elle "doit se transmettre, s’apprendre, et ce sera fait dans l’école tout au long de la scolarité obligatoire", a insisté le président.
• Service civique : François Hollande a proposé la mise en place d’un "service universel pour les jeunes". "Tout jeune pourra faire un service civique dès le 1er juin à sa demande", a promis le président, qui a rappelé que pour l’heure, la demande de services civiques est quatre fois supérieure à l’offre. Il a aussi annoncé le lancement d’une expérimentation en métropole du "service militaire adapté" déjà en cours en Outre-Mer.
• Mesures de cohésion sociale : François Hollande a annoncé le lancement d'une "agence de développement économique", pour renforcer la politique de la ville, qui sera "mise en place le plus rapidement possible", sur le modèle de l’ANRU, Agence nationale pour la rénovation urbaine. François Hollande reprenant à son compte la politique de "peuplement" des banlieues par des populations autres qu’immigrées voulue par Manuel Valls – sans utiliser le terme "apartheid" employé par le Premier ministre. Il veut lutter contre la concentration de personnes pauvres dans les mêmes quartiers. Il a, en outre, annoncé que les crédits des associations actives dans les quartiers défavorisés seront préservés voire augmentés.
Revivez la conférence de presse de François Hollande minute par minute
Avec AFP et Reuters