Les habitants de la bande de Gaza sont quotidiennement confrontés aux pannes de courant dont les conséquences sont désastreuses. Problèmes sanitaires, incendies, la population subit difficilement cette situation. Reportage.
L’exaspération est palpable dans les rues de Gaza. Depuis les bombardements de l'été dernier, les pannes d’électricité à répétition ont rendu le quotidien des Gazaouis insupportable. Les quelque 1,7 millions d’habitants que compte la bande de Gaza sont ainsi privés d’électricité la majeure partie de la journée.
La production de l'unique centrale de la ville, déjà insuffisante, est passée de 6 à 4 heures par jour faute de réapprovisionnement de diesel depuis le 1er novembre. Les conséquences sont dramatiques pour la population.
"Notre vie est un enfer"
Aux problèmes sanitaires liés aux nombreux dysfonctionnements de plusieurs stations d’évacuation des eaux usées et d’épuration, privées elles aussi de courant électrique, s’ajoutent des problèmes de sécurité domestique. Depuis 2010, quelque 26 personnes sont mortes brûlées ou asphyxiées pour s’être s’éclairées ou chauffées à la bougie. La famille Al-Habil a perdu deux de ses enfants dans un incendie."Notre vie est devenue un enfer, déplore la grand-mère des deux victimes. Nos enfants meurent à cause du blocus, du manque d'eau et d'électricité. Nous n'avons plus de vie."
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Devant une telle situation, des responsables de différents partis politiques ont appelé à manifester. Talal Abou Darifai, porte-parole du Parti démocratique, est l’un d’entre eux. "Nous organisons ces manifestations pour tenter d'exercer une pression sur les responsables de cette crise, explique-t-il à France 24. Israël d'abord et le blocus qu'il nous impose, le gouvernement de réconciliation palestinien et son inaction, les responsables de la centrale électrique, et enfin les divisions qui nous ont menés à cette crise."
De nombreuses organisations internationales, à l’instar d’Amnesty international, sont montées au créneau pour dénoncer la situation. "Ce dernier revers en date, particulièrement dur, meurtrit encore davantage la dignité des Palestiniens de Gaza, et exacerbe les graves privations de droits dont ils sont victimes depuis plus de six ans en raison du blocus imposé par Israël, ainsi que de restrictions décrétées par l’Égypte", a expliqué Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International.