La Commission électorale tunisienne a déclaré lundi après-midi Béji Caïd Essebsi vainqueur du second tour de l’élection présidentielle avec 55,68 % des voix. Il devance ainsi le président sortant Moncef Marzouki.
Béji Caïd Essebsi, ancien premier ministre et leader de l’alliance anti-islamiste Nidaa Tounès, a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle tunisienne, lundi 22 décembre par la Commission électorale avec 55,68 % des voix. Son principal adversaire, le président sortant Moncef Marzouki, a obtenu 44,32 % des suffrages. Peu de temps après l'annonce officielle des résultats, ce dernier l'a félicité "pour sa victoire à la présidentielle".
François Hollande a également "chaleureusement félicité" le nouveau président à travers un communiqué et lui a souhaité "plein succès dans sa mission au service du peuple tunisien".
Béji Caïd Essebsi, 88 ans, a obtenu plus de 1,7 million de voix lors du second tour organisé dimanche, contre plus de 1,3 pour son rival, a déclaré à la presse le président de l'instance, Chafik Sarsar. Au premier tour, le 23 novembre, Essebsi avait obtenu 39,4 % des suffrages, contre 33,4 % pour Marzouki, élu il y a trois ans par l'assemblée constituante.
Lundi en début de soirée, le correspondant de France 24 en Tunisie rapportait que le siège du parti Nidaa Tounès à Tataouine, au sud-est du pays, avait été incendié.
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Le nouveau président se présente comme un technocrate laïc et estime être celui dont la Tunisie a besoin, après trois années de gestion par une coalition dominée par les islamistes.
Père de quatre enfants, Béji Caïd Essebsi est né dans une famille bourgeoise tunisoise en 1926. Il se réclame de la pensée de Bourguiba qu'il qualifie de "visionnaire" et "fondateur de l'État moderne".
Face aux attaques sur son âge, peu représentatif d'une révolution portée par la jeunesse, il répète sans cesse que "la jeunesse n'est pas un état civil mais un état d'esprit", tout en se disant encore et toujours "en bonne santé".
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Son parti, Nidaa Tounès, a été créé il y a seulement deux ans et rassemble aussi bien des hommes d'affaires que des intellectuels, des syndicalistes et des militants de gauche, mais aussi des proches de l'ancien régime unis par leur opposition aux islamistes.
Dès dimanche soir, à l'issue du scrutin, Béji Caïd Essebsi s'était déclaré vainqueur de l'élection. Une annonce rapidement contestée par son rival Moncef Marzouki. Peu après la fermeture des bureaux de vote, l'ancien Premier ministre avait également appelé les partisans du président sortant à travailler avec lui.
Ce scrutin marque l’ultime étape de la transition démocratique tunisienne, trois ans après le soulèvement populaire qui avait chassé du pouvoir Zine el-Abidine Ben Ali en 2011 et déclenché une série de révoltes dans le monde arabe.
Avec AFP et Reuters