Des centaines de manifestants ont gagné du terrain autour de l'aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, contraignant plusieurs dizaines de policiers à battre en retraite. Un officier a même été pris en otage, avant d'être relâché.
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Décidément, rien ni personne ne semble pouvoir arrêter la fronde anti-gouvernementale en Thaïlande. Aussi impopulaire soit-elle dans un pays qui s’enfonce dans l’anarchie.
Près d’une semaine après leur "déclaration de guerre" au gouvernement - accusé d’être à la solde l’ancien Premier ministre populiste Thaksin Shinawatra, beau-frère de l’actuel chef du gouvernement -, les milliers de manifestants vêtus de jaune multiplient opérations coups de poing et les provocations.
Les manifestants multiplient les opérations coups de poing
Après avoir occupé le palais du gouvernement depuis trois mois, empêché une session importante du Parlement la semaine dernière, puis assiégé les deux aéroports de la capitale thaïlandaise, les membres de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) font désormais des "prisonniers de guerre", selon l'expression utilisée par des militants de la première heure.
Les protestataires ont en effet franchi un cap supplémentaire, samedi, en kidnappant un officier de police alors qu’ils repoussaient, sans se voir opposer une résistance notable, un barrage de la police anti-émeute sur une autoroute menant à l’aéroport international.
Un incident similaire impliquant, cette fois, une femme policier infiltrée et démasquée, dans l’enceinte du second aéroport dans l’après-midi, aurait pu tourner au lynchage sans l’intervention du service de sécurité.
Les forces de sécurité ne veulent pas s'en prendre aux militants du PAD
La proclamation de l’Etat d’urgence dans le périmètre des deux aéroports, de même que le brutal limogeage du chef de la police ont été sans conséquence : aucune des forces de sécurité ne paraît vouloir prendre la responsabilité d’un assaut contre l’Alliance pour la Démocratie, en dépit du préjudice causé aux 100 000 touristes bloqués dans le pays, de la condamnation d’une partie de la communauté internationale, et des jours sombres que tous les indicateurs économiques prédisent, à court terme, pour le pays.
Si les questions sur le soutien et le financement - devenu massif - du camp anti-gouvernemental restent sans réponse pour l’heure, les atermoiements des forces de sécurité - et la vigueur des frondeurs - peuvent être interprétés comme les signes de l’existence d’un puissant appui.