
Des agents de police près de la Pyramide du Louvre, à l'extérieur du musée, le 27 octobre 2025. © Abdul Saboor, Reuters
Un nouveau suspect mis en examen. Le quatrième membre présumé du commando du casse du Louvre a été incarcéré vendredi 28 novembre pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs, mais les joyaux restent, eux, malheureusement toujours introuvables.
Ses avocates ont demandé un débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD) et une nouvelle audience aura lieu mardi. Le suspect a été incarcéré dans l'attente, selon une source proche du dossier.
Le quatuor suspecté d'être à la manœuvre le 19 octobre est ainsi désormais entre les mains de la justice.
Le dernier membre du commando recherché, originaire de Seine-Saint-Denis, a été arrêté mardi matin sur un chantier à Laval en Mayenne, selon une source proche dossier.
Il est âgé de 39 ans, a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué, en précisant qu'il avait été mis en examen par les juges d'instruction de la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) pour vol en bande organisée (crime faisant encourir 15 ans de réclusion) et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime (délit faisant encourir 10 ans d'emprisonnement), en récidive car il a déjà été condamné pour proxénétisme aggravé en 2023.
"Déjà condamné à six reprises, cet homme était connu de la justice pour des infractions de natures diverses, comme proxénétisme, conduite sans permis et recel de vol, délit pour lequel il avait été condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis en 2010", a expliqué Laure Beccuau.
Les gardes à vue de trois autres personnes interpellées en Mayenne mardi en même temps que lui "ont été levées, sans qu'aucun élément ne soit retenu contre elles à ce stade", a ajouté la procureure.
Avant ce dernier coup de filet, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne ainsi que ceux de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) avaient pu interpeller, en deux mouvements, trois des quatre membres présumés de l'équipe de cambrioleurs, qui ont aussi été mis en examen pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs.
Ils sont âgés de 35, 37 et 39 ans.
Un casse de huit minutes
Parmi les suspects, deux sont soupçonnés d'avoir pénétré le 19 octobre dans la galerie d'Apollon tandis que les deux autres - dont celui mis en examen vendredi - étaient restés à l'extérieur, avant de prendre la fuite tous ensemble. Une cinquième personne, une femme de 38 ans, compagne de l'un des suspects, est, elle, poursuivie pour complicité mais a pu obtenir sa libération sous contrôle judiciaire.
Les malfaiteurs avaient agi en plein jour, encagoulés, munis d'un monte-charge de déménageurs et armés de disqueuses. Leur casse, retentissant, n'a duré que huit minutes.
Deux d'entre eux ont laissé des traces ADN derrière eux sur l'un des scooters ayant servi à la fuite, sur l'une des vitrines fracturées et sur des objets abandonnés au Louvre. L'ADN du couple a été retrouvé dans la nacelle du monte-charge utilisé.
Les profils de ces malfaiteurs ne correspondent pas à ceux "que, généralement, on associe au haut du spectre de la criminalité organisée", avait indiqué Laure Beccuau.
Deux d'entre eux, habitants d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), étaient pour l'un sans activité, après avoir été livreur ou ripeur (ramassage d'ordures), pour l'autre chauffeur de taxi clandestin, connu pour des vols aggravés. L'homme du couple, lui, a un casier chargé de onze condamnations, dont une dizaine pour des vols.
Controverse sur la sécurité
Un mois après le casse spectaculaire, les bijoux, estimés à 88 millions d'euros, sont en revanche toujours dans la nature. Tout comme les commanditaires.
Parallèlement à l'enquête judiciaire, la controverse sur la sécurité du Louvre reste vive.
Selon des informations du Monde, un audit de sûreté faisait état dès 2018 de la "vulnérabilité" que représentait le balcon par lequel sont entrés les cambrioleurs et notait son accès possible à l'aide d'une nacelle, des similitudes troublantes avec le mode opératoire utilisé. La direction actuelle a indiqué au journal n'avoir eu ce document en sa possession qu'après le casse.
Début novembre, la Cour des comptes avait estimé que le musée le plus visité au monde avait "privilégié les opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.
La directrice du Louvre, Laurence des Cars, a annoncé la semaine dernière l'installation prochaine d'un "poste avancé mobile de la police nationale" pour protéger le musée pendant les périodes d'affluence touristique.
Avec AFP
