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Évadés de Dijon : l'un des deux fugitifs arrêté, le plus dangereux toujours en fuite
Un des deux détenus qui se sont évadés "à l'ancienne" de la prison de Dijon, en sciant les barreaux de leurs cellules, a été retrouvé en Saône-et-Loire 24 heures plus tard, mais l'autre, "potentiellement dangereux", reste en fuite. Le détenu était en train de siroter un café dans un bar-tabac-pmu lorsque les policiers l'ont arrêté, selon des sources proches du dossier.
L'entrée de la prison de Dijon, d'où se sont évadés deux détenus en détention provisoire, le 27 novembre 2025 en Côte d'Or © ARNAUD FINISTRE / AFP

Sa cavale n'aura duré que 24 heures : un des deux détenus évadés "à l'ancienne", avec une scie à métaux, de la prison de Dijon jeudi, a été arrêté vendredi matin en Saône-et-Loire en train de prendre un café dans le bar d'un village, alors que l'autre évadé, "potentiellement dangereux", reste en fuite.

Le détenu retrouvé est "très probablement" le plus vieux des deux, âgé de 32 ans, "sous réserve de la vérification formelle de son identité", a précisé dans un communiqué le procureur à Dijon, Olivier Caracotch.

De sources proches du dossier, on précise que le fugitif était en train de siroter un café au bar-tabac-pmu de Bey, un village proche de Chalon-sur-Saône, quand les policiers d'élite de la BRI (brigade de recherche et d'intervention) l'ont arrêté, sans qu'il offre de résistance.

Il risque un maximum de 10 ans de prison pour "évasion en bande organisée".

L'autre détenu évadé, âgé de 19 ans et considéré comme "potentiellement dangereux", est toujours en fuite.

"Près d'une centaine de fonctionnaires de police" restent mobilisés, selon le parquet de Dijon, "pour parvenir à l'interpellation de la seconde personne", a ajouté le procureur.

Déjà condamné à une dizaine de reprises pour des violences aggravées et enlèvement notamment, il était en détention provisoire après avoir été mis en examen pour tentative d'assassinat et association de malfaiteurs.

Ce détenu est "dans le registre de la criminalité organisée" et soupçonné d'avoir participé à "un règlement de comptes sur fond de narcotrafic" à Montbéliard, après avoir été recruté pour exécuter un "contrat criminel", avait détaillé jeudi à l'AFP Paul-Edouard Lallois, procureur de la République à Montbéliard (Doubs), où est instruit son dossier.

Le détenu retrouvé vendredi en Saône-et-Loire était également en détention provisoire pour "des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe", selon le parquet de Dijon.

Les deux prisonniers se sont évadés "à l'ancienne", selon les syndicats pénitentiaires, en sciant les barreaux de leurs cellules avec de simples lames de scie à métaux.

"L'hypothèse la plus probable" est que ces lames ont été livrées par drone, selon M. Caracotch, qui a rappelé que, il y a peu, le tribunal de Dijon avait condamné un individu pour des livraisons par drone dans cette prison, "notamment de lames de scie".

"Un choc de sécurité"

Après avoir scié les barreaux de leurs cellules situées au rez-de-chaussée, les détenus ont utilisé des draps pour couvrir les fils de lames de rasoir habillant le premier mur d'enceinte et ainsi l'escalader pour arriver dans la cour de la prison. Ils n'avaient plus alors qu'à sortir "par le porche du site pénitentiaire", selon M. Caracotch.

Ce porche s'ouvre le matin pour laisser entrer le personnel, ont indiqué plusieurs sources proches du dossier.

Vétuste, la maison d'arrêt de Dijon, située près du centre-ville, n'est pas couverte de filets antidrones.

"Notre organisation n'a eu de cesse de dénoncer l'absence de dispositifs antidrones", a souligné le syndicat Ufap-Unsa Justice, évoquant des "balets incessants" au-dessus de la maison d'arrêt de Dijon.

L'établissement, qui date de 1853, fait partie du plan "zéro portable" récemment annoncé par le ministre de la Justice Gérald Darmanin et qui vise, pour un coût de 29 millions d'euros, à rendre six prisons "complètement étanches" aux mobiles.

L'UFAP salue la "volonté d'améliorer la sécurité" de ce plan mais le "retard" est tellement important qu'il s'agit plus d'un "cataplasme sur une jambe de bois", selon le syndicat.

Dans un message sur X, Gérald Darmanin a promis "un vrai choc de sécurité dans nos prisons" après ces "évasions inacceptables de Dijon".

"Je me battrai pour avoir encore des moyens supplémentaires pour la sécurité des agents et des Français", a-t-il assuré, listant les mesures déjà en cours, notamment la création de "1.000 nouveaux agents pénitentiaires l'année prochaine" qui "combleront en partie le manque important d'agents dans nos prisons".

Avec AFP