Des militaires réclamant de l'avancement et de meilleures soldes ont manifesté dans les principales villes de Côte d'Ivoire. À Bouaké, rapporte l'AFP, des soldats non armés ont investi l'antenne régionale de la télévision publique.
Les militaires ont manifesté, mardi 18 novembre, dans les principales villes de Côte d'Ivoire, dressant des barrages et bloquant des rues autour de leurs casernes, afin de réclamer une amélioration de leur solde et protester contre le non paiement de primes.
Selon l’AFP, des soldats non armés ont investi dans l’après-midi l'antenne régionale de la télévision publique de Bouaké, dans le nord du pays, et occupaient le site après en avoir chassé les employés.
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Outre Bouaké, Abidjan, Korhogo, Bondoukou et Daloa ont été le théâtre de manifestations. "Les soldats sont dans la rue", a rapporté un journaliste de Reuters près d'une caserne du quartier d'Abobo, dans le nord de la capitale économique, Abidjan. "Ils utilisent des pneus, des voitures et tout ce qu'ils trouvent pour bloquer la rue. On ne peut pas passer. Les magasins sont fermés."
Prime et avancement
Une partie des manifestants sont d'anciens rebelles qui avaient participé à la crise politico-militaire de 2011 ayant conduit à l'éviction du président Laurent Gbagbo. Ils demandent de l'avancement et le versement d'une prime de cinq millions de francs CFA (7 600 euros) qui leur avait été promise il y a trois ans lorsqu'ils combattaient les partisans de l’ancien chef de l’État.
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Les militaires ayant fait carrière sous le régime Gbagbo se plaignent quant à eux d'être défavorisés par rapport aux anciens rebelles intégrés dans l'armée depuis l'arrivée d'Alassane Ouattara au pouvoir en 2011. "Nous avons accordé au président de la République un temps pour qu'il constate de lui-même les irrégularités administratives. Mais le général Bakayoko [Soumaïla Bakayoko, le chef d'état-major des armées ivoiriennes] est encore dans la peau d'un chef rebelle", a dénoncé un officier.
Les soldats sommés de rentrer dans leurs casernes
Le ministre de la Défense, Paul Koffi, est intervenu à la télévision pour demander aux manifestants de rentrer dans leurs casernes. Il a précisé que le gouvernement avait accepté de rembourser des frais de déplacement dus et des indemnités de logement ainsi que de provisionner des fonds pour la couverture maladie des soldats. Le ministre a prévu de rencontrer une délégation de soldats pour trouver "une solution définitive" aux demandes de prime.
De fortes tensions opposent anciens rebelles pro-Ouattara et militaires de carrière au sein de l'armée. Mi-septembre, le camp d'Akouédo avait été attaqué par une douzaine d'assaillants, tous arrêtés, dont les motivations n'ont pas été rendues publiques. Le ministère de la Défense n'a jamais souhaité communiquer sur cet incident.
Avec AFP et Reuters