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Barrage de Sivens : des manifestants bloquent des lycées à Paris

Des manifestants protestent, vendredi, contre la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, devant une vingtaine de lycées parisiens. À Rennes, une manifestation prévue ce week-end a été interdite par crainte de débordements.

Les accès à une vingtaine de lycées parisiens étaient perturbés, vendredi matin, par des manifestants appelant à les bloquer pour protester contre la mort de Rémi Fraisse, jeune militant écologiste tué à Sivens le 26 octobre, a annoncé le rectorat de Paris.

"Une vingtaine de lycées sont bloqués, dont trois totalement", a déclaré une porte-parole du rectorat de Paris. Sur les autres établissements, "on a des barrages filtrants avec différents types de mobilisations, certaines très légères et d'autres plus importantes", ajoute le rectorat.

Cette deuxième journée consécutive d'appel aux blocages, sous la pluie, semble beaucoup moins mobilisatrice que la veille, au cours de laquelle 29 établissements ont été touchés à Paris dont 15 totalement bloqués, selon une source policière.

Près de la place de la Nation, dans le sud-est de Paris, le lycée Dorian était partiellement bloqué, mais la majorité des élèves a pu se rendre en cours par une entrée annexe. Un peu plus loin, au lycée Arago, les élèves ont entassé des poubelles devant toutes les entrées mais ont laissé un passage au niveau de la porte principale, devant laquelle une cinquantaine d'élèves sont rassemblés. Une manifestation forte d'une petite centaine de personnes a par ailleurs relié la place de la Nation à Bastille.

Interrogée sur i-Télé, la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a dit comprendre "l'émotion sincère qui est la leur face à cette tragédie", tout en appelant au calme. "Je demande à ce qu'il n'y ait ni violence ni débordement car ce serait faire injure à la mémoire de Rémi Fraisse", a-t-elle ajouté.

Manifestation interdite à Rennes samedi

Par ailleurs, une manifestation "contre les violences d'État" prévue samedi à Rennes a été interdite par la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

L'appel à manifester a été "diffusé par tracts, par voie d'affichage et sur les réseaux sociaux" mais sans "déclaration préalable en préfecture", selon l'arrêté signé par le préfet de Bretagne et d'Ille-et-Vilaine Patrick Strzoda.

Dans cet arrêté, il est précisé que "trois autres manifestations portant sur le même objet ont été organisées sans déclaration préalable les 27, 28 et 30 octobre" à Rennes et qu'elles "ont donné lieu à des dégradations importantes de biens publics et privés (tags, vitrines brisées, mobilier urbain détruit, véhicules renversés, agences bancaires et immobilières saccagées) et à des violences à l'encontre des forces de l'ordre (jets de projectiles et fumigènes)".

Selon ce même arrêté daté de jeudi, la manifestation de samedi "s'inscrit dans la même logique de violence et destruction des biens publics et privés" avec des "risques sérieux de troubles graves à l'ordre public".

Le 31 octobre à Rennes environ 200 manifestants, dont certains le visage masqué, scandant "vengeance pour Rémi" ou "flics, porcs, assassins !", ont été interdits de pénétrer au centre ville par un important dispositif des forces de l'ordre qui les a empêchés d'y accéder. Des affrontements s'en sont suivis.

Depuis la mort du militant de 21 ans, plusieurs dizaines de manifestations, parfois émaillées de scènes de violences urbaines comme à Nantes (ouest) et Toulouse (sud-ouest) samedi dernier, ont été organisées dans toute la France.

Avec AFP