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Plusieurs dizaines de morts dans un attentat à la frontière indo-pakistanaise

Au moins 55 personnes ont été tuées dimanche, dans un attentat-suicide au poste de douane indo-pakistanais de Wagah. En l’absence de revendications, les suspicions se tournent pour le moment vers le Mouvement des Taliban du Pakistan.

Au moins 55 personnes ont été tuées, dimanche 2 novembre, et 120 blessées dans un attentat-suicide du côté pakistanais de la frontière avec l'Inde, au poste de douane de Wagah, a indiqué la police locale.

L'attentat a été perpétré juste après une cérémonie quotidienne au principal poste-frontière entre l'Inde et le Pakistan, situé à la sortie de Lahore, la capitale de la province du Penjab, généralement épargnée par les violences.

Chaque jour, des milliers de Pakistanais et d'Indiens se rendent de leur côté respectif de la frontière, à Wagah, afin d'assister à des célébrations hautes en couleur, avec de la musique et des petits défilés militaires, pour marquer la rivalité entre les deux puissances nucléaires rivales.

Mais alors que la foule commençait à rentrer chez elle, après la cérémonie, une forte explosion a retenti côté pakistanais, selon Amin Wains, chef de la police de Lahore.

Les Taliban du Pakitan fortement suspectés

"Le kamikaze n'a pas réussi à pénétrer le dispositif de sécurité de la frontière, il s'est donc fait exploser juste à la sortie du poste-frontière lorsque les gens quittaient les lieux", a déclaré Tahir Javed, chef des Rangers, un corps de paramilitaires, pour la province du Pendjab.

"Tout indique qu'il s'agit d'un attentat-suicide. [Le bilan] inclue deux paramilitaires, des femmes et des enfants", a déclaré de son côté Mushtaq Sukhera, chef de la police du Penjab pakistanais. Aucune victime n’a été déplorée du côté indien de la frontière, ont indiqué les autorités indiennes.

La confusion régnait dimanche quant à savoir qui avait orchestré ce rare attentat à la frontière entre l'Inde et le Pakistan. Mais les suspicions se tournent pour le moment vers le Mouvement des Taliban du Pakistan (TTP), premier groupe rebelle islamiste du pays, responsable d'attentats qui ont tué plus de 6 000 personnes depuis 2007.

Lahore généralement épargnée

D’après la correspondante de France 24 à Islamabad, Claire de Bussière, "tous les hôpitaux de Lahore sont en état d’urgence actuellement, car le bilan pourrait s'alourdir."

Lahore est généralement épargnée par les violences. "C’est une des rares destinations touristiques du Pakistan et c’est aussi le siège du premier ministre Nawaz Sharif", précise la correspondante de France 24. "Cette attaque peut donc être vue comme une provocation à l’égard des autorités pakistanaises".

La police avait été prévenue par les services de renseignements pakistanais de l’éventualité d’un attentat en ville, mais ils en ignoraient la cible précise. Les mesures de sécurité ont été élevées au maximum dans les principales villes du Pakistan, pour éviter de possibles attaques contre la minorité chiite qui célèbre en ce moment l’Achoura, une fête religieuse majeure pour cette communauté.

Avec AFP et Reuters