Ankara refuse d’ouvrir sa frontière pour laisser passer ses ressortissants kurdes vers Kobané, ville assiégée par les jihadistes. La plupart de ces combattants volontaires tentent donc de passer illégalement pour rejoindre leurs "frères d’armes".
Du haut de ses 66 printemps, Masirt Perwar n’a plus l’âge d’aller au front. Pourtant, il souhaite se rendre à Kobané, cette ville syrienne assiégée depuis plusieurs semaines par les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI). Face au "massacre" de ses "frères" kurdes là-bas, il aimerait aller se battre. Mais Ankara refuse.
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Mercredi, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu s'est montré très clair : aucun Turc ne passera la frontière pour aller se battre à Kobané. "Nous ne laissons pas les citoyens turcs entrer en Syrie parce que nous ne voulons pas qu'ils prennent part au conflit syrien. Et nous essayons de bloquer ceux qui tentent de le faire illégalement", a insisté Davutoglu, "c'est contraire à nos lois constitutionnelles".
Qu’importe la décision officielle, des centaines de Kurdes turcs tentent tout de même de rallier la ville clandestinement, presque quotidiennement, à leurs risques et périls. Ils demandent à la communauté internationale de faire pression sur Ankara pour que la Turquie s’engage militairement dans la lutte contre les jihadistes de l’EI en Syrie. Un reportage de Fatma Kizilboga, Kadir Demir et Tatiana Massaad.