
Le président américain Donald Trump à Mar-a-Lago en Floride, le 27 novembre 2025, aux États-Unis. © Jim Watson, AFP
Les républicains ont remporté mardi 2 décembre une législative partielle dans le Tennessee, mais avec une marge bien plus faible que celle obtenue par Donald Trump dans cette circonscription en 2024, envoyant de nouveaux signaux d'alarme pour la majorité présidentielle à moins d'un an des élections de mi-mandat.
Selon les projections du New York Times, CNN et NBC, le républicain Matt Van Epps l'a emporté avec environ 53 %, soit autour de huit points d'écart sur sa rivale démocrate Aftyn Behn. Soit bien moins que les 22 points d'avance récoltés par Donald Trump à la dernière présidentielle dans ce fief conservateur.
"Félicitations à Matt Van Epps pour sa GRANDE victoire au Congrès dans le grand État du Tennessee", a rapidement salué Donald Trump sur son réseau Truth Social, usant de majuscules à son habitude. "Encore une grande soirée pour le Parti républicain !!!", a insisté le président américain, dénonçant encore une fois l'opposition de "gauche radicale", alors que les démocrates ont récemment remporté plusieurs scrutins, suscitant des inquiétudes dans les rangs du camp présidentiel.
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Accepter Gérer mes choixCe scrutin était destiné à remplacer un élu républicain démissionnaire dans une circonscription de plus de 800 000 habitants, qui traverse le Tennessee du nord au sud en passant par une partie de la capitale, Nashville.
Les démocrates espéraient faire basculer la circonscription
Matt Van Epps partait globalement favori. Mais dans un sondage d'Emerson College paru la semaine dernière, le républicain était crédité de seulement 48% d'intentions de vote contre 46 % pour sa rivale démocrate. De quoi donner l'espoir à l'opposition de faire basculer cette circonscription historiquement ancrée à droite, et de grignoter un peu plus l'écart au Congrès, où les républicains ne disposent que d'une étroite marge de manœuvre.
"Nous sommes littéralement à trois personnes de perdre la majorité" à la Chambre des représentants, avait déclaré lundi Tim Burchett, élu républicain du Tennessee. "Vous pouvez avoir une épidémie de mauvaise grippe qui touche le Congrès, et nous perdons la majorité. C'est dire l'importance de cette élection".
Après l'avoir longtemps considéré comme gagné d'avance, les pontes du Parti républicain ont décidé finalement de tourner leur attention vers ce scrutin, avec notamment la participation du chef républicain de la Chambre, Mike Johnson, à plusieurs événements de campagne sur place.

Donald Trump lui-même a tenté de faire pencher la balance en faveur de Matt Van Epps, ancien officier dans l'armée de 42 ans. Sur Truth Social, il avait notamment accusé la candidate démocrate de 36 ans d'être une femme qui "vous prendra vos armes, qui veut des frontières ouvertes, du transgenre pour tous, des hommes dans les sports féminins", mais aussi qui déteste "le christianisme et la country", alors que le Tennessee est la capitale mondiale de ce genre musical. "VOTEZ, VOTEZ, VOTEZ POUR MATT VAN EPPS", avait-il écrit dans une nouvelle publication mardi matin.
Un scrutin en forme de référendum sur Donald Trump
En réponse à ces attaques, Aftyn Behn, ancienne travailleuse sociale, avait reproché au président d'être "incapable d'avoir un plan pour faire face aux coûts croissants de la santé et pour s'assurer que les travailleurs du Tennessee puissent se payer des soins, leurs courses, leurs factures".
Car si le nom du locataire de la Maison Blanche n'était pas sur les bulletins de vote, cette législative partielle semblait faire figure de référendum sur son début de second mandat, et en particulier sur sa gestion de l'économie. Après des défaites cuisantes pour les républicains lors d'élections début novembre à travers le pays, l'absence d'une large victoire de Matt Van Epps représente un échec pour le président.

Dans son sondage de la semaine dernière, Emerson College souligne que 49 % des interrogés dans la circonscription ont une opinion défavorable du travail de Donald Trump, contre 47 % d'opinions favorables. Un chiffre qui représente "un retournement marquant" par rapport à la présidentielle l'an dernier, a estimé Spencer Kimball, directeur exécutif de l'institut de sondage d'Emerson College.
Avec AFP
