
Le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, après sa nomination, le 7 août 2025 à Port-au-Prince. © Odelyn Joseph, AP
En Haïti, les autorités de transition ont annoncé mardi 2 décembre l'organisation d'élections législatives et présidentielle cet été, dans un pays englué dans une profonde crise politique et ravagé par la violence des gangs qui contrôlent presque totalement la capitale Port-au-Prince.
Plus pauvre pays des Amériques, Haïti n'a pas organisé d'élections en neuf ans et se trouve sans président depuis l'assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021. Il est actuellement dirigé par des autorités de transition qui ont eu du mal à s'accorder sur divers sujets, dont le calendrier électoral.
Après l'adoption lundi d'un décret sur la tenue des élections, "nous pouvons à présent commencer le calendrier électoral", a déclaré à l'AFP Jacques Desrosiers, président du Conseil électoral provisoire, une entité institutionnellement indépendante de l'exécutif. "Le rétablissement de la sécurité est un préalable pour la réalisation du premier tour le 30 août 2026", a-t-il ajouté, en référence aux élections législatives et présidentielle.
Les gangs contrôlent 90 % de Port-au-Prince
Haïti subit depuis longtemps la violence des gangs, mais la situation s'est aggravée depuis début 2024, lorsque le Premier ministre de l'époque Ariel Henry avait été poussé à la démission par ces groupes armés, qui contrôlent désormais 90 % de Port-au-Prince, selon l'ONU.
Le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, avait salué lundi sur X l'adoption du décret, qui "offre enfin au peuple haïtien la possibilité de choisir librement et en toute responsabilité celles et ceux qui doivent le diriger". "En franchissant cette étape décisive, alors que nous restons pleinement mobilisés pour le rétablissement de la sécurité, nous réaffirmons notre engagement à remettre Haïti sur la voie de la légitimité démocratique et de la stabilité", avait-il ajouté.
Les bandes criminelles commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d'instabilité politique chronique dans ce pays des Caraïbes. Pour essayer d'enrayer ces exactions et aider la police haïtienne dépassée, le Conseil de sécurité de l'ONU avait approuvé en 2023 la création d'une mission multinationale. Sous-équipée et sous-financée, ses résultats sont plus que mitigés. Fin septembre, le Conseil de sécurité a donné son feu vert à la transformation de cette mission multinationale en une force antigang plus robuste.
Avec AFP
