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À l'occasion des législatives du 26 octobre, la Tunisie, bastion des droits des femmes au Maghreb, fait la part belle aux électrices désormais plus nombreuses que les électeurs. Mais les chiffres s'inversent lorsqu’il s’agit du nombre de candidates.

La campagne pour les législatives du 26 octobre bat son plein en Tunisie. Le pays s’apprête à vivre un scrutin capital quatre ans après la révolution et la chute du régime Ben Ali. Les 217 sièges du futur Parlement sont convoités par quelque 13 000 candidats, inscrits sur près de 1 320 listes, pour conquérir les suffrages des 5,2 millions d’électeurs tunisiens. Et surtout des électrices tunisiennes.

En effet, d’après les chiffres de l'instance organisant les élections en Tunisie (Isie) et la secrétaire d’État à la Femme et à la Famille, Neila Chaabane, le corps électoral tunisien est composé à 50,5 % de femmes en 2014, contre 47 % du volume des inscrits en 2011.

Un chiffre qui fait honneur à un pays qui a toujours été le phare du Maghreb en matière de droits des femmes, notamment depuis la promulgation en 1956, par le président Habib Bourguiba, du Code du statut personnel. La nouvelle Constitution, adoptée en janvier, stipule d'ailleurs que "les citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs, et sont égaux devant la loi sans discrimination".

Une absence d'obligation de parité

Cette précision sur l'égalité, qui aura forcément une répercussion sur la campagne et sur le scrutin, s’explique par la "mobilisation de la société civile en faveur d’une plus grande participation de la femme dans la vie publique", a expliqué Neila Chaabane, selon des propos rapportés par le site du Courrier de l’Atlas.

En outre, 47 % des candidats qui ambitionnent de siéger au Parlement sont en réalité des candidates. Aucun autre pays ne peut se targuer d’un tel chiffre dans le monde arabe. Toutefois, seules 12 % d’entre elles sont têtes de liste. En cause, selon le Courrier de l’Atlas, "l’absence d’une obligation de parité pour la nomination des têtes de liste".

Enfin, sur les 27 candidats à la présidentielle de novembre, seule une femme, Emna Mansour Karoui (Mouvement démocratique pour la réforme et la construction), est en lice pour ce scrutin.