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Assassinat d'Hervé Gourdel : le spectre des années noires ressurgit en Algérie

Au lendemain de la décapitation de l’otage français Hervé Gourdel, les médias algériens voient ressurgir l’ombre de la décennie noire marquée par le terrorisme islamiste des années 1990. Revue de presse.

Sans surprise, la presse algérienne fait sa une sur la décapitation d'Hervé Gourdel, l’otage français enlevé en Kabilye, dans un haut lieu du tourisme, par un groupuscule jihadiste lié à l'organisation de l’État islamique (EI), et qui se fait appeler les "Soldats du califat".

Outre le choc et l’hommage unanime rendu à l’amoureux de la montagne qu’était la victime, les médias algériens reviennent sur un évènement sanglant qui replonge dans la décennie noire l’Algérie, touchée par les affres du terrorisme islamiste tout au long des années 1990.

"Les Algériens sous le choc", titre ainsi le quotidien francophone de référence "El Watan" qui estime que "l’assassinat odieux du Français Hervé Gourdel a violemment secoué toute la planète et tragiquement replongé l’Algérie dans l’ambiance d’horreur des années noires du terrorisme". Un assassinat qui "ne sera pas sans conséquence tant politique que militaire", juge l’éditorialiste Hacen Ouali.

Selon lui, le "Je vous ai ramené la paix" du président Abdelaziz Bouteflika est fortement remis en cause. "Au plan interne, le choc est tel qu’il est impérativement urgent de changer de cap stratégique et de politique, fondée idéologiquement sur un discours néo-islamisant conquérant". Et d’affirmer qu’un examen critique de la politique de réconciliation "est impérieusement nécessaire".

Un avis que partage le journal francophone "Liberté", qui titre en une "Odieux !" avec une photo du guide de montagne français. Sous le titre "Lâche", l'éditorialiste Outoudert Abrous indique que l’assassinat d’Hervé Gourdel  "renvoie à une décennie qu'on a du mal à oublier et dont les plaies peinent à se cicatriser".

Par ailleurs, "El Moudjahid", un quotidien gouvernemental, choisi le ton de l’émotion pour commenter cette affaire qui "a horrifié et choqué les Algériens. Du plus humble des Algériens au plus haut sommet de l'État, ce crime a complètement bouleversé les Algériens".

Quant au directeur de la radio publique chaîne III, Chadly Boufaroua, il a introduit, jeudi 25 septembre, sa chronique en ces termes : "Aujourd'hui nous sommes tous Hervé Gourdel". "Le peuple algérien a vaincu le terrorisme et il ne peut en être autrement aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Avec AFP