Le maire de Toronto, Rob Ford, est atteint d'une forme rare et agressive de cancer pour lequel il va subir une chimiothérapie. Il avait annoncé la semaine dernière suspendre la campagne à sa propre succession pour lutter contre la maladie.
Rob Ford, le sulfureux maire de Toronto connu pour ses affres liés à l’alcool et la drogue, souffre d'un cancer rare : un liposarcome, se manifestant par une tumeur logée, entre autres, dans les tissus adipeux. Il va débuter une chimiothérapie de trois jours dès la fin de la semaine mais qui pourrait être répétée au besoin, a indiqué le corps médical.
Zane Cohen, chirurgien spécialiste du cancer du colon à l'hôpital Mont Sinaï de Toronto, se dit "optimiste" sur le traitement qui va s’attaquer à une tumeur de taille importante à l'abdomen. La tumeur, qui se serait développée "au cours des deux ou trois dernières années", est "très agressive, mais nous allons la traiter de façon tout aussi agressive pour l'éradiquer", a-t-il ajouté.
"Il se pourrait aussi qu'il doive suivre des traitements de radiothérapie ou qu'il subisse une chirurgie", a poursuivi le docteur Cohen, précisant que le traitement serait réévalué dans quelques semaines. Sur les chances de rémission, "c'est une tumeur tellement imprévisible et tellement rare que nous ne le savons pas", a dit le chirurgien.
"Le combat de sa vie"
Âgé de 45 ans, le maire de la plus grande ville du Canada a renoncé vendredi 12 septembre à briguer un second mandat lors des élections municipales du 27 octobre, après avoir appris qu'il était atteint d'une tumeur à l'abdomen. Il a alors chargé son frère aîné Doug de prendre le relais.
Il y a près d'un an, la tempête déclenchée par ses aveux de consommation de crack et par ses états d'ébriété répétés avait isolé le maire. Le conseil municipal de Toronto avait décidé en novembre de le priver de tous ses pouvoirs exécutifs. À l'époque, il avait promis de ne plus toucher une goutte d'alcool. En vain, car de nouvelles vidéos fleurissaient à nouveau ce printemps, le montrant ivre ou tirant sur une pipe à crack. Le 1er mai, le maire Ford suspendait sa campagne électorale pour rejoindre une cure de désintoxication.
Son retour à la mairie le 30 juin, accompagné d'un battage médiatique incessant, l'avait placé parmi les favoris à sa propre succession. Fidèle à sa ligne, il avait promis de défendre les contribuables en bloquant les dépenses inconsidérées de la ville. Mais vendredi dernier, "le cœur gros", il annonçait qu'il n'était plus en mesure de poursuivre sa campagne et qu'il pourrait "avoir à livrer le combat de (sa) vie" avec ce cancer.
Avec AFP