Impopularité record, remaniement, vie privée déballée sur la place publique, chômage record, économie dans le rouge, menace d'une baisse de la note de l'agence Moody's... François Hollande va tenter de tourner la page d’une rentrée calamiteuse en donnant, ce jeudi à 17h, depuis le palais de l’Élysée (à suivre en direct sur France 24) la quatrième conférence de presse semestrielle de son quinquennat, où il sera également question d'une éventuelle intervention française en Irak.

Mais l’exercice suffira-t-il à redresser le taux de popularité en berne du président français ? Pas si sûr… Selon le politologue Jérôme Sainte-Marie, président du cabinet de conseils PollingVox, la communication adoptée par François Hollande n'est pas en adéquation avec les difficultés économiques que traverse la France. Entretien.

France 24 : Les grandes conférences de presse aident-elles les présidents à améliorer leur taux de popularité ?

Jérôme Sainte-Marie : Non, pas toujours. En janvier 2008, c’est lors d’une conférence de presse que l'ex-chef d'État Nicolas Sarkozy a évoqué sa relation avec Carla Bruni. Cela a marqué le début de son impopularité. Les répercussions d’une conférence de presse sur la popularité du président dépendent de ce qu'il dit. Certaines prises de parole ont une incidence positive presque mécanique, comme par exemple lors des vœux de fin d’année. Mais ce n’est pas le cas des conférences de presse. En général, il n’y a pas d’impact immédiat sur le taux de popularité.

François Hollande a–t-il un problème de communication ?

Non. En revanche, le président est confronté à deux problèmes : des résultats qui ne sont pas au rendez-vous depuis deux ans ; et de nombreux Français ont l’impression qu’il a changé de politique à mi-mandat. Hollande est très habile en duel, et il n’est pas mauvais en dialogue. Mais il est moins bon orateur. Parfois, il renvoie l’image de quelqu’un de trop optimiste. Ses discours sont mal adaptés à la situation dramatique vécue par beaucoup de gens.

Quel est le sujet le plus difficile pour Hollande en ce moment ?

L’emploi. C’est une situation dramatique. Il n'a cessé, en début de mandat, de promettre un retournement. Les Français se demandent comment il a pu faire autant de promesses sans avoir de garanties sur les résultats.

Quel point positif veut-il mettre en avant pendant la conférence de presse ?

Il veut montrer qu’il est toujours fidèle à ses électeurs. Le problème de [sa faible] popularité est que nombre de ceux qui ont voté pour lui pensent qu’il se détourne de la gauche. C’est très important pour François Hollande de rétablir cette relation.

Est-ce qu’il faut s’attendre à des annonces surprises ?

Lors de sa dernière conférence de presse, il a développé son programme de Pacte de responsabilité. C’était un moment crucial pour sa nouvelle politique. Aujourd’hui, on attend davantage d’explications.