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Le parti de Gbagbo claque la porte de la commission électorale

Le Front populaire ivoirien (FPI), parti fondé par l'ex-président Laurent Gbagbo, a claqué la porte de la commission électorale de Côte d'Ivoire. Un retrait qui compromet la réintégration politique de la formation avant la présidentielle de 2015.

Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, s'est retiré, dimanche 14 août, de la commission électorale de Côte d'Ivoire, donnant un coup d'arrêt aux négociations engagées ces derniers mois pour sa réintégration dans le jeu politique avant la présidentielle de 2015

.>> À voir dans le Débat de France 24 : "La réconciliation en Côte d'Ivoire, mission impossible ?"

Après avoir boycotté les élections législatives de 2011 et municipales de 2013, le FPI avait accepté, à l'issue de contacts avec le président Alassane Ouattara, d'envoyer des représentants à la Commission électorale indépendante (CEI). Mais lors d’une réunion samedi, la direction du parti est revenue sur sa décision, arguant du fait que le camp présidentiel était surreprésenté au sein de la CEI.

"Nous restons ouverts à des négociations", a toutefois déclaré Franck Bamba, membre du département de la communication du FPI. "Nous demandons au gouvernement de garder au chaud le siège du FPI à la CEI", a dit pour sa part Joël N'Guessan, porte-parole du Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire (RDR), le parti du président Ouattara. Nous sommes convaincus qu'ils rejoindront le groupe une fois que les passions se seront apaisées."

Un parti fortement divisé

Ce retrait est le dernier témoignage des divisions qui règnent au sein du parti. Depuis plusieurs mois, les tenants du dialogue avec le pouvoir et l’aile dure qui exige, comme préalable à toute participation électorale, la libération de prisonniers pro-Gbagbo, s’opposent avec virulence. Comme le rappelle Radio France internationale (RFI), à la fin août, deux anciens ministres avaient failli en venir aux mains lors d’une réunion du comité central du parti. Quelques jours, c’était le siège du FPI à Abidjan qui était mis à sac dans ce qui est considéré comme un règlement de comptes interne.

>> À voir dans Billet retour : "Après les souffrances, la reconstruction en Côte d'Ivoire"

La Côte d'Ivoire sort d'une décennie de crise politico-militaire, dont les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3 000 morts en à peine cinq mois, constituent l'épilogue sanglant. Dans ce contexte, la participation des principaux partis à la présidentielle de 2015 est jugée cruciale pour le processus de réconciliation engagé par le pouvoir.

Avec AFP et Reuters