
Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur le polémiste après la diffusion sur Internet d'une vidéo dans laquelle il ironise sur l'exécution du journaliste américain James Foley par l’organisation de l’État islamique (EI).
Le parquet de Paris a ouvert, mercredi 3 septembre, une nouvelle enquête sur Dieudonné après la diffusion d'une vidéo dans laquelle il ironise sur la décapitation du journaliste américain James Foley par l’organisation de l’État islamique (EI).
Dans cette vidéo intitulée "Feu Foley", le polémiste évoque les "cadres de la mafia des Rothschild" - une expression qu'il utilise pour désigner les gouvernants des pays occidentaux - qui se seraient moins émus à ses yeux pour la mort de Mouammar Kadhafi, "lynché... moins qu'un chien", ou pour la pendaison de Saddam Hussein, que pour l'exécution du journaliste américain.
>> À lire sur France 24 : Ce qu'il faut retenir de la vidéo de la décapitation de James Foley
Dieudonné s'attarde ensuite sur la décapitation, qui symboliserait "le progrès" et "l'accès à la civilisation". Il s'en prend aussi aux parents de James Foley, qui avait été enlevé en 2012, dans le nord de la Syrie par des hommes armés et dont l’organisation de l'EI, groupe jihadiste qui affirme avoir établi un "califat islamique" dans la région, a revendiqué l'assassinat fin août.
L'enquête a été ouverte pour "apologie d'actes de terrorisme", après un signalement de la préfecture de police de Paris, a précisé la source judiciaire. Les investigations sont confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
"La justice fera son œuvre"
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait envoyé fin juillet une circulaire aux préfets détaillant la façon dont ils doivent signaler aux procureurs les cas d'actes racistes ou antisémites."J'ai donné des instructions très fermes aux préfets afin qu'ils saisissent les procureurs de la République" car "le racisme et l'antisémitisme sont des délits. La justice fera son œuvre", a-t-il déclaré vendredi à la presse lors d'un déplacement à Poitiers.
Le ministre s'est déclaré inquiet de "voir renaître les petites haines sur la Toile" et a pointé, sans citer Dieudonné, ces "comiques qui sont des tristes". "Comme si cela pouvait faire l'objet de commentaires autres que ceux du recueillement et de la dignité", a ajouté Bernard Cazeneuve, au sujet de l'exécution de James Foley, qui couvrait le soulèvement contre le président syrien Bachar al-Assad pour le site américain GlobalPost, l'AFP et d'autres médias.
>> À voir dans le Débat de France 24 : "Liberté d'expression, où est la ligne rouge ?"
Condamné à de multiples reprises notamment pour propos antisémites, Dieudonné fait encore l'objet de plusieurs procédures judiciaires. Il doit notamment être jugé le 26 novembre à Paris pour l'appel aux dons qu'il avait lancé sur Internet pour payer ses condamnations pécuniaires, ce qu'interdit la loi. Il doit aussi comparaître le 28 janvier 2015, toujours à Paris, pour provocation à la haine raciale après des propos sur le journaliste de France Inter Patrick Cohen.
Le parquet de Paris a également conduit une enquête préliminaire pour "organisation frauduleuse d'insolvabilité", "blanchiment" et "abus de biens sociaux" visant le polémiste. Cette enquête a entraîné l'ouverture d'une information judiciaire en mars, a indiqué une source judiciaire.
Avec AFP