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Le siège du parti de l'ex-président Gbagbo mis à sac

Un groupe de jeunes gens encore non identifiés a saccagé, lundi, le siège du Front populaire ivoirien (FPI) à Abidjan. La piste d'un règlement de comptes interne au parti est privilégiée.

Le siège du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, situé dans un quartier cossu d'Abidjan, a été saccagé lundi 1er septembre par une vingtaine de jeunes, qui ont légèrement blessé trois personnes.

"Un groupe de jeunes gens, une vingtaine environ, à bord de deux minicars, ont fait irruption [lundi] dans nos locaux, a témoigné le porte-parole du FPI, Frank Anderson Kouassi, sur les ondes de Radio France internationale (RFI). Et sans aucune forme de procès, ils se sont attaqués au personnel qui était sur place. Ils ont commencé à saccager, ils ont visité tous les bureaux. Vraiment, ils ont mis tout sens dessus dessous, ont emporté du matériel informatique, ont déchiré des dossiers et ont agressé physiquement une partie du personnel qui était là."

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Selon un cadre du parti, cité par l’AFP, "certains disent avoir reconnu des militants des jeunesses FPI". "C'est un truc interne, on ne se fait pas d'illusions, même si on n'écarte aucune hypothèse", a-t-il lancé. "Une enquête est ouverte, le parti a porté plainte contre X. Il n'y avait aucune menace dans l'air, c'est pour ça que nous sommes étonnés", a pour sa part ajouté Frank Anderson Kouassi à RFI.

Un parti fortement divisé

Plus de trois ans après la sanglante crise post-électorale qui a abouti à la chute de son mentor, le FPI est en proie à de vives divisions. Le principal parti d'opposition se déchire sur sa participation à la nouvelle commission électorale indépendante (CEI), chargée d'organiser la cruciale présidentielle de 2015.

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De fait, deux camps s'affrontent actuellement au sein de la formation. Le premier fait de la libération de Laurent Gbagbo, détenu à La Haye dans l'attente d'un procès de la Cour pénale internationale (CPI), le cœur de la stratégie du parti. Le second camp veut que le FPI s'investisse davantage dans le jeu politique et participe à la prochaine élection. Une réunion organisée à huis clos samedi a dû être suspendue après avoir failli "dégénérer en bagarre", a raconté Frank Anderson Kouassi.

La présidentielle de 2015 est censée parachever la stabilisation du pays après une décennie de tourmente et plus de 3 000 morts durant la crise de 2010-2011. La présence du FPI, qui doit communiquer en décembre sa position, est essentielle à la réussite du scrutin, selon les partenaires du pays.

Avec AFP