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Embargo russe : les producteurs français redoutent la concurrence polonaise

Depuis l'embargo décrété par Moscou sur nombre de produits alimentaires européens, producteurs et éleveurs français doivent trouver de nouveaux débouchés pour écouler leurs stocks. Mais la concurrence polonaise tire les prix vers le bas.

Tout était prêt. Dans l’immense chambre réfrigérante de l’entreprise Perlim sont stockées 100 tonnes de pommes destinées à la Russie. Plusieurs camions étaient même déjà en route. Un coup dur pour le producteur Yves Chauffaille. L’embargo d’un an imposé par Moscou sur de nombreux produits maraîchers en provenance de l’Union européenne (UE) pourrait lui coûter 20 % de son chiffre d’affaires.

À deux semaines d’une nouvelle récolte, Perlim envisage donc d’autres débouchés pour ses pommes. "On va les mettre à l’industrie du jus, mais ce sont des pommes qui se vendent à des prix très très bas", indique Yves Chaufaille.

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Des prix de plus en plus bas, voilà ce que redoutent ces chefs d’entreprise. Dans les mois à venir, ils vont devoir faire face à une nouvelle concurrence : celle de la Pologne. Le pays, plus gros producteur de pommes d’Europe, ne peut plus vendre à la Russie. Ses fruits vont donc inonder le marché français. "Toutes ces pommes polonaises qui vont revenir en Europe occidentale à des prix défiant toute concurrence vont écraser le marché", déplore Yves Chauffaille.

Même inquiétude pour les éleveurs bretons. Depuis février, la Russie n’achète plus aucun porc français. Les stocks sont importants et les prix plus bas que prévu, 10 % de moins en moyenne. Les éleveurs de porcs français demandent une aide d’urgence à Bruxelles. À la mi-août, l’UE a débloqué 125 millions d’euros d’aide pour les maraîchers.