Les dirigeants de l'Union européenne se réunissent samedi à Bruxelles pour élaborer une réponse à Moscou et à l'escalade de la violence dans l'est de l'Ukraine. Kiev, qui dénonce l'incursion de soldats russes, attend une "riposte appropriée".
Les dirigeants de l'UE doivent se réunir à Bruxelles samedi 30 août pour élaborer une réponse à la nouvelle escalade des violences dans l'est de l'Ukraine. Les 28 chefs d'État et de gouvernement de l'UE y parleront d'éventuelles nouvelles sanctions contre la Russie, sommée de cesser ses "actions militaires illégales" en Ukraine. Mais aucune décision ne sera actée sur ce sujet.
"Il est évident que nous allons parler de nouvelles sanctions, la situation ayant évolué ces derniers jours (...). Mais nous ne prendrons pas de décision sur de nouvelles sanctions aujourd'hui", a précisé le Premier ministre finlandais, Alexander Stubb, dans une interview à la radio nationale finlandaise, YLE.
Le président ukrainien Petro Porochenko sera présent à l'ouverture du sommet. Initialement, il devait seulement être reçu samedi matin par les présidents sortants du Conseil, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso, mais l'aggravation de la situation a conduit les Européens à signifier leur soutien de manière plus visible.
"L'entrée de forces russes en territoire ukrainien nécessite une réponse appropriée de l'UE", a-t-il estimé à quelques heures de l'ouverture d'un Conseil européen à Bruxelles, affirmant que des milliers de soldats étrangers et des centaines de blindés étrangers se trouvent sur le territoire ukrainien. Le Conseil de défense et de sécurité ukrainien a de son côté déclaré que la Russie continuait d'acheminer du matériel militaire et des "mercenaires" dans l'est de l'Ukraine et poursuivait une "agression militaire directe" dans cette région.
Les Occidents haussent le ton contre Moscou
Face à cette aggravation de la situation militaire et alors que se multiplient les informations sur des incursions de troupes régulières de l'armée russe en Ukraine, les Occidentaux se sont déjà fait plus menaçants vendredi face à Moscou.
José Manuel Barroso a d'ores et déjà averti par téléphone le président Vladimir Poutine que toute nouvelle "déstabilisation" de l'Ukraine aurait un "coût élevé" pour la Russie. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rassmussen, a de son côté condamné ce qu'il a qualifié de "mépris permanent de la Russie pour ses obligations internationales". Le président en exercice de l'OSCE, le Suisse Didier Burkhalter, a, lui, exprimé sa préoccupation face aux "informations" faisant état de l'arrivée de troupes russes.
L'Europe de l'Est, traditionnellement plus méfiante des actions de Moscou, a également fait entendre sa voix, le président roumain Traian Basescu appelant l'Otan et l'UE à livrer des armes aux autorités de Kiev, tandis que le chef de la diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski n'a pas hésité à qualifier de "guerre" le conflit en Ukraine.
Les pro-Russes continuent leur avancée
Sur le terrain, les rebelles pro-russes continuent à pousser leur avantage dans l'est du pays. Le responsable séparatiste Alexeï Mozgovoï a affirmé samedi que les insurgés contrôlent désormais près de 50% du territoire des régions de Donetsk et Lougansk après les récents succès de leur contre-offensive, dont les Occidentaux soupçonnent la Russie d'être à l'origine par l'envoi de troupes régulières dans l'est de l'Ukraine.
Kiev a annoncé vendredi son intention de relancer le processus d'adhésion à l'Otan, l'Alliance atlantique soulignant de son côté qu'elle ne fermerait pas la porte à l'Ukraine, qui avait renoncé à son projet d'en faire partie en 2010 sous le gouvernement pro-russe de l'époque.
Avec AFP