Les envoyés spéciaux de France 24 se sont rendus à Lalish, la capitale spirituelle de la communauté yazidie d'Irak. Près d'un millier de personnes qui ont fui les jihadistes y ont trouvé un toit et du réconfort. Reportage.
Les envoyés spéciaux de France 24 se sont rendus à Lalish, en Irak, au nord-est de Mossoul. Cette ville est la capitale spirituelle de la communauté yazidie, persécutée par les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI). Une ville sacrée qui, selon la légende, serait l'unique endroit qui aurait survécu au déluge et où l'arche de Noé se serait reposée avant de recréer l'humanité.
Plus que jamais aujourd’hui, Lalish a des allures de camp de réfugiés. Près d'un millier de personnes qui ont fui l'EI y ont trouvé un toit et du réconfort. Pour le chef spirituel des Yazidis, Baba Sheikh, difficile de comprendre les motivations de ses agresseurs, qu’il accuse de perpétrer un génocide.
"Je ne sais pas pourquoi l'État Islamique s'en prend à nous de cette manière, nous ne comprenons pas leur mentalité, ils tuent nos hommes, nos femmes aussi", confie-t-il à France 24. Cela fait trois semaines qu’il mène campagne sans relâche au nom des 700 000 Yazidis irakiens, dont plus de 400 000 sont aujourd'hui des déplacés.
À Lalish, la plupart espèrent émigrer à l'étranger, dans l'espoir d'un avenir meilleur, loin de l'Irak et ses tourments. "Nous avons peur, c'est pourquoi nous voulons tous partir, explique une mère de famille qui a trouvé refuge dans cette ville. Si nous nous sentions protégés, on n'aurait pas besoin de tout quitter, mais nous ne sommes pas en sécurité, ici, en Irak". En attendant, ils doivent vivre avec l'aide humanitaire.
Certains toutefois suggèrent de rester pour se battre. "Je me suis déjà battu contre les jihadistes de l'État Islamique, affirme Khayni Murad, un déplacé yazidi. Il était 3 h du matin et nous avons combattu jusqu'à 7 h du soir, et je vous jure devant Dieu que je suis prêt à me battre jusqu'à mon dernier souffle".
Mais qu’ils optent pour l’exil ou la résistance, le cauchemar est loin d’être terminé pour les Yazidis d’Irak.