Le secrétaire à la Défense américain, Chuck Hagel, a déclaré jeudi que l'organisation de l'État islamique constituait une menace inédite pour les États-Unis. Pour défaire les jihadistes, une opération en Syrie est envisagée.
Pour la première fois, les États-Unis ont reconnu jeudi 21 août que l’organisation de l’État islamique (EI), qui a revendiqué l'assassinat du journaliste américain James Foley, allait "bien au-delà" de toute autre menace terroriste connue jusqu'à présent.
L'État islamique est "plus sophistiqué et mieux financé que tout autre groupe que nous ayons connu", a déclaré le secrétaire à la Défense Chuck Hagel lors d'une conférence de presse organisée deux jours après la diffusion d'une vidéo rendant public l'exécution de James Foley par le groupe jihadiste ultra-radical.
D’après les nouvelles positions du Pentagone, en cas de réplique, les jihadistes implantés en Syrie ne seraient pas épargnés. Selon le général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, pour défaire l'État islamique, qui a décrété un califat à cheval sur des territoires irako-syrien, il faudra s'y attaquer "aussi en Syrie".
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Pour l'heure, les États-Unis continuent de maintenir la pression sur le groupe jihadiste en Irak. Jeudi, six nouvelles frappes ont visé des positions d’insurgés près du barrage stratégique de Mossoul, repris dimanche à l'EI par les forces kurdes et irakiennes. Depuis le début des bombardements américains, le 8 août, 90 frappes aériennes ont été menées en Irak, selon le commandement américain chargé de la région.
"Extraire ce cancer afin qu’il ne se répande pas"
Mercredi, le président Barack Obama avait appelé "les gouvernements et les peuples du Moyen-Orient" à lutter contre l'EI pour "extraire ce cancer afin qu'il ne se répande pas".
Mais peu après ses déclarations, le Pentagone avait reconnu avoir subi un échec "un peu plus tôt cet été" en Syrie. Il a révélé qu'une opération avait été effectuée pour secourir "un certain nombre d'Américains retenus en otage en Syrie" par l’EI, dont James Foley, mais qu'elle avait échoué, "parce que les otages n'étaient pas présents" là où le pensaient les renseignements américains.
La France, quant à elle, appelle à une large mobilisation internationale. "Ce n'est pas simplement un groupe terroriste comme hélas on en a connu, dispersé, éparpillé, avec plusieurs chefs, c'est une entreprise terroriste qui a décidé d'asservir, d'annihiler, d'anéantir", a déclaré le président français François Hollande, lors d'une visite à la Réunion, le 20 août. Il a également réitéré sa proposition d'une conférence internationale "contre l'État islamique et surtout pour la sécurité en Irak".
Avec AFP