Le XV de France dames pourra de nouveau compter sur un redoutable paquet d'avants pour tenter de se qualifier contre le Canada, mercredi au stade Jean-Boin à Paris, pour la finale de la Coupe du monde qui est organisée dans l'Hexagone.
Galloises, Sud-Africaines, et même les robustes Australiennes : toutes les adversaires des Françaises se sont fait laminer par les avants tricolores depuis le début de la Coupe du monde féminine.
"On ne s'attendait pas à détruire tout le monde (devant), mais on savait que c'était notre point fort. On mise sur ça, c'est une évidence. C'est une bonne rampe de lancement pour nos trois-quarts. C'est même dommage qu'on ne sublime pas plus nos gazelles de derrière !", explique à l'AFP le pilier droit Christelle Chobet.
"C'est l'ADN de cette équipe, tout simplement", résume le deuxième-ligne Assa Koïta.
Si le XV de France est si fort devant, c'est d'abord, comme le souligne le co-entraîneur des Bleues Christian Galonnier, parce qu'"on a quand même, en France, une culture du jeu d'avants."
Mais encore faut-il avoir les joueuses pour mettre en place cette stratégie: "On a les filles qui nous permettent d'avoir cette qualité du jeu d'avants. Elles sont physiques, coureuses et très techniques", relève ainsi Nathalie Amiel, l'autre entraîneur du XV de France.
"Et deux individus sont très fortes sur le plan physique: Assa (Koïta, 1,82 m pour 100 kg), qui n'a pas aujourd'hui d'équivalent dans la compétition en termes de force et de puissance. Et Safi Ndiaye (la N.8, 1,83 m pour 96 kg), qui elle aussi est d'un gabarit hors normes", détaille Galonnier.
"On aime être ensemble"
À ces capacités physiques s'ajoutent des qualités techniques et une grande mobilité, un alliage que n'ont pas forcément les autres nations.
"On a des filles solides mais qui se déplacent, note ainsi Ndiaye. Des filles comme Elo (Portariès) ou Christelle Chobet (les deux piliers droits) peuvent faire des passes de 15 mètres, jouer des deux contre un car elles font du rugby depuis qu'elles sont toutes petites. C'est un régal et c'est quelque chose qu'on a en plus par rapport aux autres nations."
L'autre force de ce pack est sa "grosse complémentarité", poursuit Galonnier : "Coumba (Diallo, troisième-ligne, 1,80 m pour 74 kg) est grande, l'autre seconde ligne (Marine De Nadaï) est une joueuse de devoir et fait un sacré boulot dans les phases obscures, le pilier gauche est une fille réfléchie par sa formation (Hélène Ezanno, chercheuse au CNRS), Gaëlle (Mignot, talonneur et capitaine) est un trublion..."
Puissant, technique et complémentaire, ce paquet d'avants se connaît de surcroît parfaitement. En partie grâce à son identité montpelliéraine, puisque cinq joueuses (De Nadaï, Djossouvi, Ndiaye, Portariès et Mignot) évoluent ensemble sous les couleurs du MHR avec lequel elles ont gagné le dernier championnat de France féminin. "Certainement que cela doit resserrer les liens. Je ne le ressens pas en tant que staff, mais sur le terrain, ces affinités ou ces habitudes doivent nous aider", reconnaît Galonnier.
D'une manière générale, ce paquet d'avants "se connaît presque par cœur", d'après Koïta, parce qu'il travaille ensemble depuis plus de deux ans. Et Ndiaye d'ajouter : "On le répète mais c'est vrai : on aime être ensemble, s'entraider. C'est primordial dans le rugby mais encore plus chez les femmes. Car sinon on se crêperait le chignon, et dans ce cas on n'a pas envie, inconsciemment, d'aider l'autre à plaquer."
Verdict mercredi au Stade Jean-Boin, à Paris.
Avec AFP