Le Pentagone a annoncé vendredi que l'armée américaine avait procédé aux premiers bombardements contre les forces de l'État islamique en Irak et au Levant. Barack Obama a fait savoir qu’il n’avait pas fixé d’échéance pour la fin des frappes.
Au lendemain de l’annonce de Barack Obama de frapper des positions d'artillerie de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), les premiers bombardements américains se sont abattus vendredi 8 août sur le pays.
Washington a de nouveau nouveau largué des vivres et de l'eau à destination des populations menacées par l'avancée des djihadistes dans le nord de l'Irak, a annoncé le Pentagone vendredi soir.
Trois avions cargo escortés par deux chasseurs F/A-18s ont largué les cargaisons pour "les milliers d'Irakiens menacés par [les djihadistes] sur le Mont Sinjar", a précisé le ministère américain de la Défense. L'armée américaine avait une première fois fait parvenir des vivres aux Irakiens dans la nuit de jeudi à vendredi, avant de déclencher des frappes contre les positions de l'EIIL.
"Des avions militaires américains lancent des frappes contre l'artillerie de l'État islamique. L'artillerie a été utilisée contre des forces kurdes qui défendent Erbil, près de personnels américains", a déclaré l'amiral John Kirby, porte-parole du Pentagone sur Twitter. "La décision de frapper a été prise par le centre de commandement américain avec l'autorisation du commandant en chef Barack Obama", a-t-il encore indiqué.
L'amiral Kirby a précisé peu après que vers 10h45 GMT, deux chasseurs bombardiers F/A 18 avaient largué des bombes de 250 kilos guidées par laser sur une pièce d'artillerie mobile près d'Erbil.
Pas d’échéance à l’intervention américaine
Le président américain n'a pas fixé d'échéance à cette opération militaire, a indiqué dans la journée la Maison Blanche. "Le président n'a pas fixé de date spécifique de fin", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de l'exécutif américain, précisant qu'"un conflit militaire prolongé impliquant les États-Unis" était exclu et réaffirmant que l'envoi de troupes au sol était catégoriquement écarté.
Interrogé sur les raisons qui avaient poussé Barack Obama à intervenir en Irak alors qu'il avait finalement décidé de ne pas le faire en Syrie, Josh Earnest a estimé que les deux situations étaient sensiblement différentes.
Il a souligné que l'armée américaine avait répondu à la demande du gouvernement irakien. "C'est d'une différence de taille", a-t-il dit. "La deuxième chose est que l'armée américaine et le renseignement américain ont une bonne visibilité de la situation sur le terrain en Irak", a-t-il poursuivi.
Les djihadistes prêts à attaquer Bagdad
Le puissant dirigeant chiite Moqtada al-Sadr a, de son côté, affirmé vendredi que les djihadistes étaient sur le point d'attaquer la capitale irakienne. "Il y a des groupes terroristes qui ont terminé leurs préparations pour un assaut sur Bagdad", a-t-il assuré dans un communiqué. "Nous sommes prêts à défendre la ville, à fournir des renforts aux forces de sécurité et à œuvrer en coordination avec les autorités pour faire face à n'importe quel scénario", a-t-il promis.
Jeudi 7 août, les combattants de l'EIIL avaient pris Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, et s'étaient emparés du plus grand barrage du pays, à Mossoul, cité qu'ils contrôlent depuis le 10 juin.
Depuis dimanche, leur avancée dans le nord du pays a fait fuir des dizaines de milliers de personnes, ce qui a conduit le président américain Barack Obama à autoriser jeudi soir des frappes aériennes pour éviter un "génocide". Le président américain a accusé l'EIIL de viser "la destruction systématique de la totalité [...] du peuple (yazidi), ce qui constituerait un génocide". Il a, en outre, prévenu les djihadistes qu'ils seraient visés par d'éventuelles frappes aériennes s'ils tentaient de marcher sur Erbil.
Deux ans et demi après le départ du dernier soldat américain d'Irak, l'armée de l'air américaine avait parachuté ces derniers jours des vivres et de l'eau aux civils piégés dans les montagnes.
Avec AFP