
L'ambiance incroyable de la rue Lepic pour le passage des coureurs du Tour de France, le 27 juillet 2025. © Laurent Cipriani, AP
C'était l'une des images marquantes des JO 2024 : le peloton cycliste fendant la foule à l'assaut de la butte Montmartre dans une ambiance délirante. Après de telles images, l'organisateur du Tour de France, ASO, a décidé un an plus tard de transformer la dernière étape de la Grande boucle dans l'espoir de revivre pareilles scènes de liesse.
Exit donc la longue procession sur les Champs-Élysées et la victoire d'étape promise aux sprinteurs. La dernière étape de la 112e édition a emprunté la rue Lepic menant au pied du Sacré-Cœur dans un circuit final répété trois fois. Une décision qui a fait débat dans le peloton : certains ont fustigé le spectacle pour le spectacle au mépris de la sécurité des coureurs, d'autres ont salué un changement rendant intéressante la course dans les rues de la capitale.
Dans un geste d'apaisement, ASO a décidé de geler les temps du classement général avant la triple ascension, notamment en raison de la pluie battante. Des conditions météorologiques qui n'ont pas empêché la foule d'être au rendez-vous, dans une ambiance aux allures de stade de foot.
Avec en apothéose les attaques de Pogacar et la victoire de Van Aert, l'organisateur a été conquis et regarde déjà pour pérenniser le passage par Montmartre lors des prochaines éditions. Les coureurs restent, quant à eux, partagés sur le sujet.
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Primoz Roglic : "Que du plaisir"
À 35 ans, Primoz Roglic a peut-être disputé le dernier Tour de France de sa carrière. Une épreuve qu'il a rêvé de gagner sans jamais y parvenir. Passé très près en 2021 mais renversé sur l'ultime contre-la-montre par Tadej Pogacar, il a depuis une histoire compliquée avec la Grande boucle.
"Je suis juste heureux. Ça faisait si longtemps que je n'étais pas arrivé à Paris. Et j'ai vraiment apprécié [cette arrivée]", explique le quadruple vainqueur de la Vuelta. "Je n'ai pas couru pour la victoire donc j'ai pu en profiter. Il y avait tellement de monde. C'était incroyable."
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Lenny Martinez : "Plus dans le stress"
Après une première participation fantomatique en 2024, Lenny Martinez a montré de bien meilleures choses sur cette nouvelle édition. Le grimpeur français, passé sous le giron de la Bahrain Victorious, a été en vue sur ce Tour. Offensif, il a porté le maillot à pois mais n'a pas concrétisé avec des victoires. Il n'est pas forcément un grand fan de cette 21e étape passant par Montmartre.
"J'étais plus dans le stress. Je n'ai apprécié que le dernier kilomètre", confesse-t-il. "C'était bien comme étape mais c'était aussi très bien qu'ils gèlent les temps. Pour les mecs qui jouent le classement général, ça aurait été dommage de perdre le Tour le dernier jour alors que c'est censé être une étape de fête."
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Matej Mohoric : "Un moment historique"
Il fut l'un des grands animateurs de l'ultime étape. Loin d'être une surprise, Matej Mohoric est connu pour être l'un des coureurs les plus habiles sur un vélo, l'un des meilleurs descendeurs au monde et un peu une tête brûlée. Le vainqueur de Milan – San Remo 2022 et de deux étapes sur le Tour a même confié à l'arrivée : "Je m'en fichais d'aller à l'hôpital ou de rater le dîner ce (dimanche) soir."
Dans le circuit final, il a d'ailleurs pris tous les risques, une stratégie qui s'est avérée payante puisqu'il a terminé sur le podium (3e) à l'arrivée de la 21e étape. "C'était une expérience unique. Elle sera dans mon cœur jusqu'à la fin de mes jours. Tous ces gens au bord de la route ont dû vraiment apprécier. C'était quelque chose de spécial", juge le Slovène. "Il y avait un truc en plus, peut-être dans un stade unique au cœur de la plus belle ville du monde."
"C'était un moment historique", reprend-t-il. "J'espère qu'on y reviendra dans le futur."