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Cessez-le-feu à Gaza : en Israël, JD Vance se dit "très optimiste"
Le vice-président américain, JD Vance, s'est dit "très optimiste" sur le maintien du cessez-le-feu à Gaza, lors d'une visite mardi chez son allié israélien, sur fond de pressions maximales sur le Hamas.
Le vice-président américain, JD Vance, lors d'une conférence de presse aux côtés de Steve Witkoff et Jared Kushner, à Kiryat Gat, en Israël, le 21 octobre 2021. © Ammar Awad, Reuters

En Israël où il s'est rendu pour accentuer les efforts diplomatiques afin de consolider le cessez-le-feu à Gaza – fragilisé par des violences et le retard dans la restitution des otages –, le vice-président américain, JD Vance, s'est dit "très optimiste" sur le maintien du cessez-le-feu, assurant plus tard que les États-Unis n'enverraient pas de troupes à Gaza.

"Ce qu'on a vu durant la semaine écoulée me rend très optimiste sur le fait que le cessez-le-feu" en vigueur depuis le 10 octobre entre Israël et le Hamas "va durer", a-t-il déclaré depuis Kiryat Gat dans le sud d'Israël, lors d'une conférence de presse tenue en présence de l'émissaire américain Steve Witkoff et du gendre du président américain, Jared Kushner.

"Chaque fois qu'il y a un acte de violence, il y a cette tendance à dire : 'oh, c'est la fin du cessez-le-feu, c'est la fin du plan de paix'. Ce n'est pas la fin", a-t-il ajouté.

Aux termes de l'accord, le Hamas a libéré au 13 octobre les 20 otages vivants qu'il détenait depuis son attaque du 7-Octobre. Il devait aussi rendre à cette date tous les corps d'otages, mais il n'en a restitué que 13 arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire dévasté.

Le mouvement islamiste a annoncé son intention de rendre à 18 h GMT les dépouilles de deux autres otages sur les 15 qu'il retient encore.

Avant JD Vance, le président américain, Donald Trump, a assuré que ses alliés au Moyen-Orient et autour étaient prêts à "entrer à Gaza en force et 'corriger' le Hamas s'il continuait à mal se conduire, en violation de l'accord".

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Pas de date butoir

"Il y a encore de l'espoir que le Hamas fera ce qu'il faut. S'ils ne le font pas, la fin du Hamas sera RAPIDE, TERRIBLE ET BRUTALE !", a ajouté Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

JD Vance doit rencontrer lors de sa visite le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avec Steve Witkoff et Jared Kushner.

En Égypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a affirmé que "l'accord pour Gaza tiendra, car nous le voulons. Notre volonté de le respecter est forte".

"Nous sommes déterminés à récupérer les corps de toutes les personnes détenues" malgré des "difficultés pour les extraire", a-t-il ajouté.

L'accord a paru vaciller après les violences meurtrières de dimanche à Gaza, les plus importantes depuis son entrée en vigueur. Israël a mené des frappes à Gaza en réponse, selon lui, à des attaques du Hamas. Ce dernier a démenti avoir violé la trêve.

La Défense civile à Gaza a fait état de 45 morts et l'armée israélienne a déploré la mort de deux soldats.

Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le retrait progressif israélien de Gaza, mais aussi le désarmement du Hamas. Il exclut tout rôle du mouvement islamiste dans la gouvernance de Gaza.

Lors de la conférence de presse, mardi, Jared Kushner a affirmé qu'aucun fonds de reconstruction ne serait alloué aux zones sous contrôle du Hamas.

JD Vance a quant à lui déclaré que Washington n'avait pas fixé de date butoir pour le désarmement du Hamas et n'avait pas l'intention de lancer un ultimatum sur ce point pour l'instant.

"Le Hamas doit se conformer à l'accord et si le Hamas ne s'y conforme pas, de très mauvaises choses vont se produire. Mais je ne vais pas faire ce que le président des États-Unis a refusé de faire jusqu'à présent, c'est-à-dire fixer une date butoir explicite, car (...) ces choses-là sont difficiles", a-t-il dit.

"C'est Trump"

"Le seul élément qui empêche Israël de ravager encore davantage Gaza, c'est Trump", souligne Mairav Zonszein, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

"Les Israéliens sont heureux de la libération des otages (...) Mais ils craignent que le Hamas se tienne toujours debout", ajoute-t-elle. Dans ce contexte, Benjamin Netanyahu "parle de paix (...) Mais en même temps, il bombarde Gaza et tente de nouveau de conditionner l'entrée d'aide".

Le maintien du cessez-le feu est "vital" pour "sauver des vies" à Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire, a affirmé le Programme alimentaire mondial, appelant à l'ouverture de tous les points de passage pour l'entrée des aides.

L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68 229 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Avec AFP