
Emmanuel Macron s'adresse aux chefs militaires à l'Hôtel de Brienne, dimanche 13 juillet 2025, avant le défilé du 14 juillet à Paris. © Ludovic Marin via AP
"Pour être libres, il faut être craints". Lors du Conseil des ministres, mercredi 30 juillet, Emmanuel Macron a regretté l'accord sur les droits de douane signé par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.
"L'Europe ne se vit pas encore suffisamment comme une puissance. Nous n'avons pas été assez craints", a déclaré le chef de l'État, qui réagissait pour la première fois à l'accord commercial annoncé dimanche entre Bruxelles et Washington, selon des propos rapportés par des participants.
"La France a toujours tenu une position de fermeté et d'exigence. Elle continuera de le faire. Ce n'est pas la fin de l'histoire et nous n'en resterons pas là", a-t-il lancé.
L'UE peut obtenir de "nouvelles exemptions" durant les discussions qui auront lieu pour "formaliser" l'accord dans les détails, a-t-il relevé, appelant à "oeuvrer sans relâche au rééquilibrage de nos échanges, notamment dans les services".
Le chef de l'État, rejoignant ses principaux homologues européens, a toutefois convenu que "les négociations (avaient) été menées dans des conditions difficiles" et que "l'accord (avait) le mérite d'offrir de la visibilité et de la prévisibilité à court terme".
"Il préserve les intérêts français et européens" sur des "filières exportatrices majeures" comme l'aéronautique, a-t-il pointé.
L'UE a aussi "veillé" à ce qu'il n'y ait "aucune concession pour nos filières agricoles et aucune remise en cause de notre autonomie réglementaire, de nos normes sanitaires et environnementales", a-t-il salué.
Paris a également déploré les conditions dans lesquelles l'annonce de l'accord avait été faite, par un président américain triomphant, Donald Trump, au côté de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
"Nous aurions préféré tous, gouvernement et président de la République, que cet accord ait lieu dans les conditions habituelles des négociations, c'est-à-dire dans un cadre officiel et pas dans un golf privé en Écosse", a relevé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas lors du compte-rendu du Conseil des ministres.
AFP