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Gaza : premiers tirs de roquettes sur Israël après la fin du cessez-le-feu

Les tirs palestiniens de roquettes ont repris sur Israël ce vendredi matin après le cessez-le-feu de 72 heures. Le Hamas s'est opposé à une prolongation de la trêve. Il considère que la délégation israélienne refuse de répondre à ses doléances.

Vendredi matin, l'armée israélienne a affirmé que deux roquettes avaient été tirées à l'aube depuis la bande de Gaza contre le sud d'Israël, à l'expiration du cessez-le-feu. Déclaration aussitôt démentie par le Hamas. Quant aux civils palestiniens, ils étaient des milliers à fuir leurs maisons ce vendredi, par peur de nouvelles frappes alors que des drones israéliens survolaient l'enclave palestinienne à l'expiration de la trêve

Le cessez-le-feu de 72 heures conclu entre Israël et le Hamas a expiré ce vendredi 8 août, à 5h GMT. Des pourparlers indirects, intenses et extrêmement ardus se sont poursuivis toute la nuit de jeudi à vendredi au Caire entre Israéliens et Palestiniens. Mais ce matin, les membres de la délégation palestinienne ont annoncé que leur mouvement s'opposait à maintenir la trêve. "Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé", a déclaré l'un d'eux à l'AFP tandis que la délégation israélienne s'est prononcée en faveur d'une prolongation de la trêve.

Jeudi soir, le Hamas avait menacé de reprendre les hostilités dans le cas où ses revendications ne seraient pas satisfaites, au cours des négociations qui se jouent au Caire sous l'égide de l'Égypte. "Nous appelons la délégation palestinienne à ne pas accepter de cessez-le-feu si elle n'obtient pas satisfaction sur les demandes de notre peuple", a indiqué le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida. Le mouvement est "prêt à se lancer de nouveau dans la bataille".

La levée du blocus maritime et terrestre et la réouverture des points de passage vers Israël et l'Égypte sont les principales demandes des Palestiniens, tandis que l'État hébreu lie la reconstruction de l'enclave, dévastée par un mois de pilonnage terrestre et aérien, à une démilitarisation de la bande de Gaza.

Des doutes dans l'opinion publique israélienne ?

"À Jérusalem, l’opinion publique israélienne était plutôt derrière le gouvernement de Benjamin Netanyahou ces dernières semaines, fortement favorable à l’intervention militaire", affirme l'envoyé spécial de France 24, Matthieu Mabin. "La rue à Jérusalem et à Tel Aviv veut en finir avec au moins la branche armée du Hamas, sinon le Hamas. Mais on a constaté également ces derniers jours quelques flottements. L’opération militaire a duré longtemps, elle a coûté la vie à plusieurs dizaines de soldats israéliens, un chiffre record depuis 2006 lorsque l’armée s'était engagée face au Hezbollah dans le sud Liban. Il faudra que ce prix payé se traduise par des résultats. Or, le fait même que la branche armée du Hamas menace de tirer de nouvelles roquettes est de nature à faire douter la société israélienne de l’efficacité de l’opération militaire."

Avec AFP et Reuters