Le procès des 27 membres du "gang des barbares", poursuivis pour le "meurtre aggravé" d'un jeune homme de confession juive, s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris par des provocations du principal accusé, Youssouf Fofana.
Le procès des 27 membres du "gang des barbares" a débuté, ce mercredi, devant la cour d'assises de Paris pour l'enlèvement et l'assassinat d’Ilan Halimi en 2006, un jeune homme de confession juive.
Dès l’ouverture du procès, Youssouf Fofana, le principal accusé, multiplie les provocations. "A son arrivée dans le box des accusés, il a levé la main et prononcé ‘Allah Akbar !’, 'Allah est grand'", raconte Hélène Drouet, envoyée spéciale de FRANCE 24 au tribunal de Paris.
"Lorsque la présidente du tribunal lui demande de confirmer son identité, Youssouf Fofana donne ‘Arabe-Africain’ en guise de prénom et ‘Révolte armée barbare salafiste’ en guise de nom de famille", poursuit-elle.
Youssouf Fofana déclare également être né le 13 février 2006 à Sainte-Geneviève-des-Bois, date et lieu où Ilan Halimi a été retrouvé, à l’agonie.
"La famille Halimi a paru atterrée par ces provocations, qui laissent augurer de l’atmosphère qui va régner pour le reste du procès", rapporte la journaliste.
Le procès devrait durer dix semaines. Ruth Halimi, la mère de la victime, le souhaitait public. Les débats se dérouleront finalement à huis clos, deux des accusés étant mineurs au moment des faits. "Ni la presse ni le public ne pourront assister aux débats", précise Hélène Drouet.
Torturé et brûlé vif
Le 20 janvier 2006, Ilan Halimi, salarié dans un magasin de téléphonie mobile, est attiré par une jeune femme en banlieue parisienne, où il sera enlevé, avant d’être séquestré dans une cité de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.
Les kidnappeurs réclament alors à la famille d’Ilan, qu'ils pensent riche car de confession juive, 450 000 euros en échange de sa libération.
Dans l’attente de la rançon, qui ne pourra jamais être payée, Ilan Halimi est torturé par ses ravisseurs puis brûlé vif et abandonné près d’une voie ferrée, où il sera retrouvé agonisant le 13 février, avant de décéder sur le chemin de l'hôpital.
Une complice, qui a préféré se rendre à la police, permettra aux enquêteurs de retrouver Youssouf Fofana, en cavale en Côte d'Ivoire. Il sera finalement arrêté le 23 février et extradé vers la France quelques jours plus tard.