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Photos à l'appui, Washington accuse Moscou de bombarder l'Ukraine

Les États-Unis ont rendu publique, lundi, une série de photographies satellites tendant à prouver que Moscou pilonne des positions ukrainiennes. Des "preuves" brandies par Washington pour convaincre les Européens de renforcer leurs sanctions.

Les images sont noires et blanches, pas forcément très claires au premier coup d'œil, mais pour les États-Unis, elles constituent une preuve formelle de l'implication russe dans le pilonnage du territoire ukrainien. Sur le compte Twitter de la délégation américaine à l’Otan, plusieurs photographies satellites provenant du département d'État américain ont été rendues publiques dimanche et lundi. Elles montrent des tirs d’artillerie lourde opérés depuis la Russie sur des positions ukrainiennes.

Sur l’une de ces images (ci-dessous), on aperçoit des cratères, qui, selon les Américains, seraient la conséquence directe de tirs de missiles russes.

Marie Harf, la porte-parole adjointe du département d’État américain, avait déjà affirmé, jeudi 24 juillet, que la Russie était impliquée dans le conflit ukrainien. Elle avait même accusé Moscou d'avoir l’intention d’envoyer des "lanceurs de roquettes plus lourds et plus puissants" aux rebelles pro-russes basés dans l'est de l'Ukraine.

La Russie, de son côté, a toujours nié venir en aide aux rebelles séparatistes. "La Russie n'a pas fourni aux insurgés des systèmes de missiles Buk ou d'autres types d'armement et de matériel militaire", avait affirmé le général Andreï Kartapolov de l'État-major des forces russes, lundi 21 juillet, au cours d'une conférence de presse. Moscou a, en revanche, revendiqué l'arrivée massive de troupes à la frontière russo-ukrainienne. Plus de 40 000 soldats russes y sont stationnés ainsi que des centaines d'armes lourdes, selon les chiffres d'Andriï Paroubiï, le secrétaire du conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien.

Les Russes "coupables de la tragédie" de la Malaysia Airlines, selon Washington

La Maison Blanche n’a jamais non plus caché ses soupçons sur le rôle de Moscou dans la tragédie du vol MH17 de la Malaysia Airlines, abattu le 17 juillet par un tir de missile, alors qu’il survolait le territoire ukrainien. "Ce que nous savons […], c'est que l’avion de la Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air. Il a été tiré au sol dans une zone contrôlée par les séparatistes, et dans une zone où les Ukrainiens ne faisaient pas fonctionner eux-mêmes d'armes anti-aériennes à ce moment-là. C'est pourquoi nous en avons conclu que Vladimir Poutine et les Russes étaient coupables de cette tragédie", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, le 26 juillet.

Before & after of artillery strikes within #Ukraine. Read info on images--> http://t.co/nXlmmkMmOp pic.twitter.com/sVCwJJYVFm

— US Mission to NATO (@USNATO) 28 Juillet 2014

Visiblement ulcéré par le comportement de Moscou, Joe Biden, le vice-président américain, a indiqué que Washington s'employait de concert avec l'Union européenne et le G7 à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie pour ses "actes profondément déstabilisateurs et irresponsables en Ukraine".

In a call this afternoon, @JohnKerry urged FM Lavrov to stop the flow of heavy weapons & rocket & artillery fire from Russia into #Ukraine.

— Department of State (@StateDept) 27 Juillet 2014

Les représentants des pays membres de l'Union européenne (UE) ont durci leurs positions depuis le crash de l’avion et devraient passer à la vitesse supérieure en prenant pour la première fois, cette semaine, des sanctions économiques d'envergure (possible fermeture des marchés financiers européens aux banques d'État russes et un embargo sur les armes). L'UE a ajouté, vendredi, quinze nouveaux noms sur la liste de personnalités et entités russes accusées de soutenir la rébellion en Ukraine et visées par un gel des avoirs et une interdiction de voyager.

In their call today, @JohnKerry didn't accept FM Lavrov's denial that heavy weapons from Russia were contributing to the conflict. #Ukraine

— Department of State (@StateDept) 27 Juillet 2014