Le ministère russe de la Défense a affirmé, lundi, ne pas avoir vendu de missile aux séparatistes pro-russes. L'État-major russe soupçonne par ailleurs Kiev d'avoir abattu l'avion de la Malaysia Airlines avec un avion ukrainien SU-25.
Face aux soupçons émis par la communauté internationale sur la responsabilité de la Russie dans le crash du Boeing de la Malaysia Airlines, Moscou se défend. Son État-major a affirmé, lundi 21 juillet, n’avoir jamais fourni de systèmes de missiles sol-air Buk aux insurgés pro-russes.
"La Russie n'a pas fourni aux insurgés des systèmes de missiles Buk ou d'autres types d'armement et de matériel militaire", a affirmé le général Andreï Kartapolov de l'État-major des forces russes au cours d'une conférence de presse. Ces déclarations font suite aux accusations de l'Ukraine et des États-Unis selon lesquelles le vol MH17 aurait été abattu avec un missile sol-air SA-11, de fabrication russe, tiré d'une zone tenue par les séparatistes.
L’État-major russe ne s’est d’ailleurs pas contenté de se défendre. Il a, à son tour, mis en cause l’armée ukrainienne. Le ministère russe de la Défense a souligné, lundi, qu'un chasseur ukrainien avait volé à une distance de trois à cinq kilomètres du Boeing de la Malaysia Airlines jeudi dernier, lorsque l'avion s'était écrasé dans l'est de l'Ukraine avec ses 298 occupants.
"On a observé la montée d'un avion ukrainien SU-25 en direction du Boeing malaisien qui se trouvait alors à une distance de 3 à 5 km. Le SU-25 peut atteindre une altitude de 10 000 mètres. Il dispose de missiles air-air qui peuvent tirer jusqu'à 12 km et garantissent la destruction d'un objectif jusqu'à 5 km", a déclaré le général Andreï Kartapolov de l'état-major des forces russes au cours d'une conférence de presse à Moscou. "Nous nous posons la question : dans quel but un avion de chasse faisait-il un vol à cette altitude et en même temps qu'un avion civil ?", a-t-il poursuivi.
"Erreur de pilotage ou un ordre" de Kiev ?
Le général a, en outre, avancé d'autres éléments susceptibles d'accuser les forces ukrainiennes. "Après Donetsk, l'avion malaisien a changé de cap, et s'est écarté de son corridor vers la gauche jusqu'à 14 km. Il a ensuite tenté de revenir dans ce corridor, mais n'a pas réussi à accomplir cette manœuvre jusqu'au bout. À 17H20, on a observé une baisse sensible de sa vitesse et à 17H23, il a disparu des écrans radar des contrôleurs russes. Question : pourquoi est-il sorti de son corridor, est-ce une erreur de pilotage ou un ordre donné par les aiguilleurs du ciel ukrainiens", a ajouté le général Kartapolov.
Le général a enfin affirmé que des missiles sol-air des forces ukrainiennes, capables d'abattre une cible à 35 km de distance, étaient positionnés non loin de Donetsk le jour de la catastrophe. "Pourquoi ces forces ukrainiennes se trouvaient-elles à cet endroit et contre qui étaient dirigées ces armes antiaériennes alors que tout le monde savait que les combattants [séparatistes] n'avaient pas d'aviation", a-t-il poursuivi.
Moscou a demandé des explications à Kiev, qui a répondu s'en tenir à ses informations, selon lesquelles les rebelles ont reçu de la Russie un système de missiles anti-aériens, très probablement avec une équipe chargée de le faire fonctionner.
Avec Reuters et AFP