Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a déclaré que des indices laissaient penser à la responsabilité des séparatistes pro-russes dans la destruction du vol MH17, jeudi, en Ukraine. Ces derniers bloquent toujours l'accès au site du crash.
Les séparatistes pro-russes ont trouvé "certains matériels qui pourraient être les boîtes noires" de l'avion malaisien probablement abattu par un missile, jeudi 17 juillet, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé dimanche un de leurs chefs, Alexandre Borodaï.
Ce dernier a affirmé être prêt à les remettre aux experts internationaux chargés d'élucider les causes du crash, expliquant que les insurgés "n'avaient pas de spécialistes pour les analyser" et ne faisaient "pas confiance" aux experts du gouvernement ukrainien.
itAuparavant, les séparatistes avaient affiché leur intention d'envoyer les boîtes noires à Moscou pour qu'elles soient décryptées par des experts russes. L'un des deux enregistreurs de vol permettrait de réentendre les conversations de l'équipage et l'autre contiendrait toutes les données techniques du vol. Il est peu probable, en revanche, qu'elles puissent contenir des renseignements permettant de déterminer l'origine du tir qui a vraisemblablement détruit le Boeing 777 de la Malaysia Airlines, tuant les 298 passagers à bord.
Pour le secrétaire d’État américain, John Kerry, le système de missile utilisé contre l'avion venait de Russie. Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNN, il a indiqué que plusieurs indices laissaient penser à la responsabilité des séparatistes dans la destruction de l’avion.
Situation "grotesque" sur le site du crash
Le chef de la diplomatie américaine a également dénoncé la situation "grotesque" qui prévaut autour du site du crash de l’avion de la Malaysia Airlines, dont l’accès demeure sous le contrôle des pro-russes. "Il y a des informations selon lesquelles des séparatistes ont forcé des membres du personnel travaillant sur le site à transporter des corps à Donetsk [la plus grande ville de l’est de l’Ukraine], rapporte Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24. Mais ces informations sont impossible à vérifier puisque des séparatistes armés bloquent l’accès à la morgue de Donetsk."
>> À voir sur France 24 : Scènes de désolation sur le site du crash de l'avion de la Malaysia
De leur côté, le président français, François Hollande, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le Premier ministre britannique, David Cameron, ont convenu, dimanche, "d'exiger" du président russe, Vladimir Poutine, "qu'il obtienne des séparatistes ukrainiens" le "libre et total accès" à la zone du crash, selon un communiqué de l'Élysée.
"Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union Européenne à l'occasion du Conseil Affaires Etrangères qui se tiendra mardi, ajoute la présidence française. La Russie doit comprendre que le règlement de la crise ukrainienne est plus que jamais un impératif après cette tragédie qui a outragé le monde entier."
La vente des Mistral français à la Russie fait débat
"Ici en Ukraine, la population a conscience que la tragédie est énorme et n’imagine pas que la communauté internationale ne réagisse pas. Au sein du gouvernement ukrainien et de la population soutenant l’unité du pays, on attend de l’Occident des actes qui vont au-delà des sanctions contre la Russie."
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Ainsi, pour Kiev, la destruction du Boeing du vol MH17 marque un tournant qui devrait convaincre les Occidentaux de revoir sa politique vis-à-vis de Moscou. La France, qui doit vendre deux navires de guerre de type Mistral à la Russie, est particulièrement pointée du doigt. "Vue d’Ukraine, l’idée que la France puisse encore vendre ses Mistral à Moscou est tout simplement inconcevable, affirme Gulliver Cragg. Et la plupart des Ukrainiens sont choqués qu’il n’y ait pas encore de déclaration officielle de la France à propos des Mistral."
Avec AFP