
L'Ukraine a dénoncé samedi une attaque séparatiste dans l'Est du pays, malgré le cessez-le-feu unilatéral déclaré la veille par le président ukrainien. Vladimir Poutine met les forces armées russes au centre du pays en état d'alerte.
Au lendemain du cessez-le-feu unilatéral d’une semaine, proclamé par le président ukrainien Petro Porochenko, Vladimir Poutine met les forces armées russes au centre du pays "en état d'alerte maximale", d'après les agences de presse russes. Dans le même temps, Kiev dénonce une nouvelle attaque des séparatistes pro-russes dans l'Est du pays samedi 21 juin.
"Aujourd'hui, 20 juin, le cessez-le-feu devrait commencer. Il durera jusqu'au 27 juin", a déclaré vendredi le nouveau président pro-occidental lors de sa première visite dans la région de Donestk, l'un des bastions séparatistes où se poursuivent les combats, depuis son investiture le 7 juin.
L'annonce du cessez-le feu avait été immédiatement saluée par Barack Obama, Francois Hollande et Angela Merkel qui avaient prévenu, dans le même temps, la Russie des risques d'éventuelles sanctions si Moscou ne faisait pas baisser la tension.
"Dans le cadre des négociations ouvertes depuis le 6 juin entre la Russie et l'Ukraine, le Président Poutine doit maintenant appeler au plus vite les groupes armés séparatistes à cesser leurs actions militaires, empêcher le transfert de matériels en Ukraine et renforcer le contrôle de la frontière russo-ukrainienne", a indiqué l'Elysée.
L'Ukraine souhaite engager un processus de désarmement
Le plan de paix proposé par Petro Porochenko est destiné à permettre aux rebelles pro-russes de déposer les armes.
"(sept jours) C'est plus que suffisant pour débuter le processus de désarmement, commencer à mettre en place une zone tampon le long de la frontière entre la Russie et l'Ukraine", a commenté le président, évoquant deux mesures de son plan de paix dévoilé vendredi.
Parmi les 14 points du plan de paix, le chef de l’État a notamment citéé "des garanties pour la sécurité des participants aux discussions", l'amnistie "pour ceux qui ont déposé les armes et n'ont pas commis de crime grave", la libération des otages, la création d'une zone tampon de 10 km à la frontière entre l'Ukraine et la Russie.
"Personne ne déposera les armes"
Le plan stipule également "le désarmement", la fin de "l'occupation illégale" des bâtiments de l'administration régionale de Donetsk et Lougansk contrôlés par les rebelles, l'organisation rapide d'élections législatives locales et un programme pour la création d'emplois dans la région.
Un chef des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine a, d’ores et déjà, rejeté les conditions du plan de paix du président ukrainien, indiquant que les rebelles refuseraient tout désarmement sans le retrait des troupes gouvernementales.
"Personne ne déposera les armes tant qu'il n'y aura pas de retrait complet des troupes de notre territoire", a déclaré Valerii Bolotov, un dirigeant de la république séparatiste autoproclamée de Lougansk.
Depuis avril, les combats entre les insurgés séparatistes et l'armée dans la région industrielle russophone du Donbass ont fait au moins 365 morts. Ces affrontements menacent l'unité de l'Ukraine, ancienne république soviétique qui doit sceller un accord d'association historique avec l'Union européenne le 27 juin.
Obama et Hollande mettent Moscou en garde
Dans la nuit de vendredi, Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et François Hollande ont salué le cessez-le-feu. Le président américain et ses deux homologues européens ont demandé à Moscou de faire baisser la tension, sans quoi de nouvelles sanctions devraient être prises.
Les États-Unis avaient déjà fait savoir vendredi, qu'ils n'accepteraient pas la présence ni l'intervention de troupes russes à la frontière ukrainienne. "Nous surveillons la situation de près. Nous n'accepterons, sous aucun prétexte, l'emploi de forces militaires russes dans l'est de l'Ukraine", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest.
"Les informations venant de Moscou selon lesquelles le ministère russe de la Défense envisage de créer des cordons militaires dans l'est de l'Ukraine sont également inquiétantes", a ajouté M. Earnest. "Nous n'avons aucune preuve que les unités militaires russes arrivant dans la région sont liées à une quelconque sorte de mission de sécurité à la frontière", a-t-il poursuivi.
Plus tôt vendredi, la Russie s'était dite "surprise" par les accusations de l'Otan sur une concentration de troupes russes à la frontière ukrainienne, assurant qu'il ne s'agissait que de mesures liées à la protection de la frontière, décidées il y a plusieurs semaines.
Avec AFP