Le président américain Barack Obama a déclaré, vendredi, que les États-Unis n'enverraient pas de troupes au sol et que toute aide militaire dépendait de la capacité des dirigeants irakiens à mettre de côté leurs différends confessionnels.
Pour les dirigeants irakiens qui espéraient une aide militaire rapide de Washington face à l’offensive djihadiste, l’intervention de Barack Obama a été une véritable douche froide. Le président américain a, en substance, affirmé, vendredi 13 juin, que Washington n’enverrait pas de troupes au sol et que tout soutien militaire dépendrait de la capacité des dirigeants irakiens à "mettre de côté leurs différends religieux".
"Malheureusement, les dirigeants irakiens ont été incapables de surmonter leur méfiance et leurs différences et cela a rendu le gouvernement - mais aussi les forces de sécurité - vulnérables", a déploré le président américain en faisant référence aux tensions entre responsables sunnites et chiites.
Cette perspective "d’union sacrée" confessionnelle apparaît bien improbable sur le terrain : le jour même, les premiers combats éclataient entre miliciens chiites et extrémistes sunnites de l’État islamique d’Irak et du Levant.
Le visage fermé, Barack Obama a ajouté que l’administration américaine avait besoin de quelques jours pour préparer un éventail d’options pour soutenir les forces irakiennes. Le président qui avait été élu sur l’engagement d’extirper l’armée américaine du bourbier irakien a ainsi rappelé que "sans effort politique, toute action militaire [était] vouée à l'échec".
"Nous voulons être certains d'avoir une bonne compréhension de la situation. Nous voulons nous assurer d'avoir rassemblé les renseignements nécessaires pour que, si je décide d'agir, d'une manière ou d'autre, nos actions soient ciblées, précises et efficaces", a précisé Obama.
Les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) avancent désormais sur Bagdad. En quelques jours, ils ont notamment réussi à prendre Mossoul et sa province Ninive (nord), profitant de la débandade des forces de sécurité.
Avec AFP