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À Paris, les tractations diplomatiques entre Poutine et les Occidentaux ont débuté

Arrivé jeudi soir à Paris pour les célébrations du Débarquement, le président russe rencontre ses homologues occidentaux pour la première fois depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, et ce dans un contexte de tension sur le dossier ukrainien.

Alors que se profile la cérémonie de commémorations du 70e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, le président russe Vladimir Poutine est arrivé à Paris, jeudi 5 juin. La visite du président russe revêt un caractère particulier, alors que les relations entre Moscou et les chancelleries occidentales se sont tendues ces dernières semaines, en raison de la crise ukrainienne.

À Paris, le chef d’État russe s’est tout d’abord entretenu avec le Premier ministre britannique David Cameron, qui l’a appelé à "formellement reconnaître et travailler avec le nouveau président" ukrainien Petro Porochenko. "Le statu quo n'est pas acceptable. (…) Nous avons besoin d'une désescalade, nous avons besoin de stopper les arrivées d'armes et d'hommes à travers la frontière", a ajouté David Cameron à l’adresse de Vladimir Poutine.

Puis le président russe a été reçu à l’Élysée pour un souper avec son homologue français François Hollande. L’Ukraine était également au menu de cette rencontre officielle.

Obama et Poutine en froid

Ce sera ensuite au tour de la chancelière allemande Angela Merkel de s’entretenir en tête-à-tête avec Vladimir Poutine vendredi matin, juste avant le début des cérémonies officielles du Débarquement en Normandie.

Seul le président américain, Barack Obama, n'a prévu aucune rencontre avec son homologue russe. Ce qui a d’ailleurs contraint François Hollande à prévoir deux dîners séparés jeudi soir, l’un pour le chef d’État américain, l’autre avec le président russe dans la foulée.

À l'issue du sommet du G7 qui s’est tenu à Bruxelles jeudi, juste avant l’arrivée des chefs d’État à Paris, Barack Obama a déclaré que les pays du G7 attendaient de voir ce que Vladimir Poutine allait "faire dans les deux, trois, quatre prochaines semaines" dans la crise ukrainienne avant de décider d'éventuelles nouvelles sanctions. "M. Poutine a la possibilité de revenir dans le droit chemin de la loi internationale", a ajouté le président américain, mettant ainsi Moscou en garde.

Depuis le début de la crise et le rattachement de la Crimée à la Russie, les États-Unis et l'Union européenne ont imposé une série de sanctions ciblées à l’attention des personnalités russes et ukrainiennes pro-russes.

Poutine va-t-il rencontrer Porochenko ?

Le nouveau président ukrainien Petro Porochenko sera lui aussi présent lors de ces célébrations du Débarquement de 1944. La question est de savoir si le président russe va accepter de s’entretenir avec lui. Un scénario que les dirigeants du G7 aimeraient voir se réaliser. En milieu de semaine, ils ont appelé Vladimir Poutine à faire baisser la tension en Ukraine et à "coopérer" avec le nouveau président ukrainien.

"Je ne compte éviter personne et parlerai, évidemment, à tout le monde", a répondu le président russe, interrogé sur une chaîne de télévision française. Une déclaration qui tranche cependant avec l’attitude de Moscou, puisque la Russie n'a toujours pas formellement reconnu le nouveau président, élu le 25 mai, et qui doit entrer en fonctions à Kiev dans les tous prochains jours.

Avec AFP