A la Une de la presse française, ce matin, la présentation par François Hollande de sa réforme territoriale: le nombre des régions va passer de 22 à 14. Objectif annoncé: faire des économies et simplifier la vie des Français.

«François Hollande redécoupe la France», titre le Parisien, auquel le président a détaillé, ainsi qu’à plusieurs titres de la presse régionale, les contours de sa nouvelle carte des régions; un texte qui précise qu’il «faudra aller vite», mais qu’il faudra en revanche attendre 2020 pour la suppression des départements. Les élections régionales seront repoussées à l’automne 2015. Cette réforme est accueillie avec circonspection par le Parisien: «Sur le fond, tout le monde est d’accord: le millefeuille territorial coûte une fortune à l’Etat», mais «de valse-hésitation en circonvolutions pour ne mécontenter personne, Hollande n’est-il pas en train de préparer un redécoupage qui ne satisfera personne et n’économisera pas un seul euro?».

Une analyse semblable à celle de l’Opinion: «François Hollande divise la France», titre le journal, qui estime que c’est «une bonne réforme si…» elle parvient à échapper à «la litanie funèbre» des grandes réformes promises depuis deux ans mais restées «lettre morte».

Vraie simplification et vraies économies? A droite comme à gauche, certains élus en doutent: pour le PS Alain Rousset, qui préside l’Association des régions de France, «la fusion des régions ne sera pas source d’économies». «Au contraire», dit-il dans le Monde: il va falloir «égaliser vers le haut les salaires des fonctionnaires territoriaux», ce qui «entraînera un coût supplémentaire en fonctionnement».

Autre réforme, examinée à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée: le texte de Christiane Taubira sur la prévention de la récidive, un projet qui crée une nouvelle peine en milieu ouvert. L’idée est de promouvoir des alternatives à l’incarcération, accusée d’être contre-productive dans certains cas - un «pari fragile» selon la Croix, qui explique que l’application de cette réforme demande des moyens importants.

Dénoncé par l’opposition qui le juge trop «laxiste», le texte divise la majorité, où certains critiquent une réforme loin de ses ambitions initiales - à lire du côté de Libération: « Juan Carlos abdique… Christiane Taubira aussi». Le journal regrette que «derrière un verbe haut et des postures choisies, la garde des Sceaux (ait) perdu la plupart des arbitrages politiques».

Le roi d’Espagne a annoncé hier qu’il allait transmettre les rênes du royaume à son fils. Le Figaro revient sur «les défis du nouveau roi Felipe».

Libération raconte «l’embourbement d’un Bourbon», ou comment Juan Carlos, incarnation de la transition démocratique, s’est décrédibilisé ces dernières années.

La presse française, républicaine, enterre le règne de Juan Carlos sans fleurs ni couronnes: l’Humanité ferme le ban en évoquant un roi qui s’apprête à rejoindre «le cimetière des éléphants».