De violents affrontements ont repris mercredi à Kidal entre l'armée malienne et des groupes armés au cours desquels des militaires ont été tués et d'autres faits prisonniers. Des hommes du MNLA affirment contrôler la ville.
Depuis mercredi 21 mai, les combats font de nouveau rage dans la ville de Kidal, dans le nord-est du Mali, entre soldats maliens et groupes armés, dont des rebelles touareg. Des hommes de l'armée régulière malienne ont été tués au cours d'affrontements tandis que d'autres ont été faits prisonniers, selon une source à l'ONU.
"Les bruits d'armes cessent actuellement. [...] Il y a des prisonniers et des morts dans les rangs de l'armée malienne", a déclaré à l'AFP une source militaire à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), contactée dans la ville.
Qui contrôle Kidal ?
Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) affirment, quant à eux, avoir pris le contrôle de la ville. Une information confirmée par Serge Daniel, correspondant FRANCE 24 à Bamako."Il semble bien que le MNLA contrôle la situation à Kidal, assure le journaliste. Mais pas seulement. Le haut conseil pour l'unité de l'Azawad, qui est un deuxième groupe armé touareg présent à Kidal et qui jusqu'à présent n'avait pas pris part au combat, est entré dans la danse."
Du côté du gouvernement, le ministre malien de l'Information et de la Communication, Mahamadou Camara, affirmait, dans un message posté mercredi après-midi sur le réseau social Twitter, que le gouvernorat de Kidal a été "récupéré par les Fama (Forces armées maliennes, NDLR) après des combats", et que le "MNLA et (ses) groupes alliés demandent (un) cessez-le-feu".
Bamako et Paris renforcent leur dispositif militaire
L'armée malienne tente de renforcer ses positions à Kidal, bastion des rebelles, avant une possible reconquête de la région. Paris entend également prêter main forte à l'armée régulière en renforçant son dispositif militaire. La France a en effet annoncé mercredi l'envoi supplémentaire d'une centaine de soldats à Gao.
Théâtre d'affrontements sanglants le week-end dernier, Kidal (1 500 km au nord-est de Bamako) est le fief du MNLA, une rébellion indépendantiste. L'État malien n'a jamais réussi à complètement y reprendre pied malgré l'offensive lancée en 2013 par l'armée française, qui a permis de libérer le nord du Mali de l'emprise de groupes islamistes.
Depuis la signature à Ouagadougou en juin 2013, d’un accord prévoyant des pourparlers de paix entre le pouvoir central et les Touareg du MNLA, les rapports entre les deux camps n’ont cessé de se détériorer.
Avec AFP et Reuters