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Présidentielle syrienne : les Amis de la Syrie dénoncent une "farce électorale"

À moins de trois semaines de l’élection présidentielle syrienne, le groupe des Amis de la Syrie s'est une nouvelle fois réuni à Londres autour du chef de l’opposition Ahmad Jarba. Ils ont unanimement dénoncé cette "farce" électorale.

C’est un scrutin présidentiel qui devrait reconduire au pouvoir, sans l’ombre d’un doute, Bachar al-Assad. Alors que la Syrie se prépare, sous les bombardements quotidiens, à la tenue d’une élection présidentielle le 3 juin, le groupe des Amis de la Syrie s’est retrouvé à Londres, jeudi 15 mai.

Les onze Amis en question - Royaume-Uni, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Égypte, Jordanie, États-Unis, Turquie - ont dénoncé, sans surprise et en présence du chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba, un scrutin "illégitime" et une "parodie de démocratie".

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"Nous appelons l'ensemble de la communauté internationale à rejeter ces élections illégitimes, comme la Ligue arabe, les Nations unies, les États-Unis, la Turquie et l'Union européenne l'ont déjà fait", ont souligné les Onze dans un message, développé ensuite en conférence de presse par le chef de la diplomatie britannique, William Hague, hôte de la réunion, et son homologue américain John Kerry.

Le secrétaire d'État américain a qualifié de "farce", d'"insulte et d'"imposture" le scrutin à venir, qui se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime, dans un pays ravagé par trois années de conflit.

Attaques chimiques au chlore

John Kerry a, par ailleurs, déclaré avoir connaissance d'éléments "non vérifiés, non confirmés" suggérant l'utilisation d'armes chimiques au chlore en Syrie. "J'ai vu des données brutes qui suggèrent, comme la France l'a déjà indiqué, que du chlore a été utilisé à plusieurs reprises dans le cadre de la guerre", a-t-il souligné, sans préciser quel camp avait eu recours à ces armes.

En visite à Washington, mardi, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait déjà assuré que le régime syrien avait utilisé à 14 reprises des armes chimiques, notamment du chlore, depuis octobre. Mardi, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a en outre fait état de preuves solides sur des attaques au chlore menées par le régime syrien dans trois villes à la mi-avril.

Ces accusations interviennent alors que la Syrie doit encore achever le processus de désarmement chimique, considéré comme un des rares progrès dans la crise syrienne. Le régime qui s'est engagé à détruire tout son arsenal d'ici au 30 juin, en aurait déjà éliminé 92 %.

À défaut de relancer un processus de paix au point mort, les onze ont conforté leur soutien à l'opposition démocratique, et tenté de trouver, selon John Kerry, de "nouveaux moyens pour acheminer l'aide humanitaire au peuple syrien", indépendamment des circuits officiels syriens.

Avec AFP