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Vaste opération policière contre les étudiants mobilisés à Caracas

La police vénézuélienne a démonté plusieurs camps dressés à Caracas par des étudiants, mobilisés depuis plusieurs mois contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Plus de 240 personnes ont été arrêtées dans cette opération de grande envergure.

Les autorités vénézuéliennes ont frappé un grand coup, jeudi 8 mai, à l'aube. La police a démantelé plusieurs camps de protestataires à Caracas et interpellé 243 étudiants, accusés de commettre des "actes terroristes".

" L'opération a été lancée à 03h00 du matin. Il a été décidé de démanteler ces camps car il était évident qu'ils abritaient des groupes violents commettant des actes terroristes: incendier des patrouilles de police, affronter à coups de cocktails Molotov et avec des armes les forces de sécurité", a déclaré le ministre de l’Intérieur, Miguel Rodriguez Torres, au micro de la télévision d'État VTV.

En marge de cette opération, un policier a été tué par balle, jeudi soir, dans la capitale vénézuélienne.

Depuis début février, le Venezuela est le théâtre d'un mouvement de protestations étudiantes relayé par l'opposition. Ils critiquent la politique du président socialiste Nicolas Maduro, héritier d’Hugo Chavez décédé en mars 2013, l’insécurité galopante ou encore la crise économique aigüe que subit le pays. Des jeunes gens ont monté plusieurs camps à Caracas, la capitale.

"Abus systématique des droits de l'Homme"

Les autorités, qui dénoncent un "coup d’État en cours", assurent que la police a saisi dans les camps "de la drogue, des armes, des explosifs, des mortiers, des grenades lacrymogènes, tout ce qu'ils utilisent au quotidien pour affronter les forces de sécurité". Des équipes de la police scientifique y ont été dépêchées pour "relever toutes les preuves et les présenter devant la justice afin de poursuivre ceux qui doivent être poursuivis", a- ajouté le ministre de l’Intérieur.

Depuis le début du mouvement de contestation, lancé au départ par des étudiants de province, des centaines de personnes ont été arrêtées, 41 personnes ont été tuées dans les violences et plus de 700 blessées. Si la plupart des étudiants arrêtés ont été relâchés, quelques figures notoires de l’opposition restent écrouées. Notamment Leopoldo Lopez,  dirigeant du parti de droite Voluntad popular, qui devait comparaître ce jeudi devant la justice. Mais dans la matinée, un communiqué de son parti a affirmé que l'audience avait finalement été reportée, dans préciser la date de la nouvelle audience.

Le 5 mai, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a dénoncé des abus et des violations "systématiques" des droits de l'Homme de la part des forces policières et militaires du Venezuela engagées dans la répression de la contestation. L'ONG note aussi les attaques contre des personnes porteuses d'appareils photo ou de caméras, professionnels ou amateurs, qui étaient en train d'enregistrer le comportement des policiers ; près de 200 agressions contre des professionnels de la presse ont été dénombrées depuis le début du mois de février.

Avec AFP