
Les forces de sécurité irakiennes ont voté lundi par anticipation lors les premières élections législatives depuis le départ des troupes américaines. Le scrutin a été endeuillé par une série d'attentats qui a fait au moins 57 morts.
Le vote des forces de sécurité irakiennes a été endeuillé lundi 28 avril par une série d'attentats. Les derniers bilans officiels font état d’au moins 57 morts, laissant présager le pire pour les élections législatives de mercredi.
La majorité des attentats ont été perpétrés par des kamikazes contre des bureaux de vote, mais des convois de l'armée et un rassemblement populaire ont également été pris pour cible.
L'attaque la plus meurtrière a frappé le nord-est du pays, où un kamikaze a tué au moins 30 personnes et en a blessé une cinquantaine lors d'un rassemblement de partisans du président irakien Jalal Talabani, un Kurde, hospitalisé en Allemagne depuis 2012.
Les victimes s'étaient rassemblées dans les rues de Khanaqin, ville majoritairement kurde près de la frontière iranienne, pour célébrer la diffusion d'une vidéo montrant, selon la chaîne de télévision, Jalal Talabani en train de voter.
Des attentats perpétrés dans plusieurs villes
À Kirkouk, au nord de Bagdad, deux attentats suicide contre des bureaux de vote ont fait neuf morts, et une bombe contre un convoi a tué un soldat.
Plus au Nord, Mossoul a été frappée par plusieurs attaques, dont deux attentats suicide qui ont fait huit blessés. En outre, au moins six journalistes irakiens ont été blessés dans l'attaque du bus qui les transportait vers un bureau de vote de la ville.
Dans la capitale, Bagdad, un kamikaze a fait exploser sa charge dans un bureau de vote, tuant sept policiers et faisant 15 blessés.
Policiers et militaires ont voté deux jours plus tôt pour pouvoir surveiller le déroulement de ce premier scrutin national depuis le départ des troupes américaines fin 2011. Lors des précédentes législatives, en 2010, des attentats avaient fait près de 40 morts et des dizaines de blessés.
Les Irakiens avides de changement
Depuis, l'Irak s'est enfoncé dans une nouvelle spirale de violences, qui a fait près de 3 000 morts depuis le début de l'année, dont quelque 600 membres des forces de sécurité. Craignant une escalade à l'approche du vote, les autorités ont décrété 5 jours fériés, de dimanche à jeudi, pour tenter de sécuriser le scrutin, auquel un peu plus de 20 millions d'électeurs sont inscrits.
Outre l'insécurité grandissante, les Irakiens sont lassés du chômage, de la corruption et du manque criant de services publics. "Les Irakiens veulent le changement. Le gouvernement doit changer, car il a échoué dans les grandes largeurs", lançait Jawad Kadhem, sous-officier de police, devant un bureau de vote du centre de Bagdad.
La spirale de violences a placé la situation sécuritaire au cœur des débats, alors que certaines zones, tombées aux mains d'insurgés dont des djihadistes, ne pourront probablement pas voter.
Avec AFP et REUTERS