Malgré quatre heures de discussions "intenses", le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont quittés sans parvenir à trouver d'issue diplomatique à la crise en Ukraine, dimanche à Paris.
Des propositions mais toujours pas de solutions. Le secrétaire d'État américain, John Kerr y, qui rencontrait dimanche 30 mars à Paris le ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov, n’ont pas réussi à trouver de terrain d’entente pour sortir l’Ukraine de l’Impasse.
Lors d'une conférence de presse qui a suivi cette ultime rencontre de plus de quatre heures, John Kerry, qui s'exprimait en l'absence de Sergueï Lavrov, a expliqué avoir clairement indiqué qu'il jugeait encore que la Russie avait agi de manière "illégale et illégitime" en Crimée.
Des propositions pour désamorcer les tensions
"Les États-Unis et la Russie ont des divergences d'opinion sur les événements qui ont mené à cette crise, mais nous voulons tous les deux reconnaître la nécessité de trouver une solution diplomatique tout en répondant aux besoins du peuple ukrainien, et c'est ce sur quoi nous nous sommes accordés ce soir", a-t-il dit en précisant que "les deux parties ont fait des propositions pour désamorcer les tensions sur et autour de l'Ukraine".
Le secrétaire d'État américain a également fait part de sa "vive inquiétude" sur la présence de troupes russes à la frontière ukrainienne, ce qui est de nature à nature à favoriser un climat de peur et d'intimidation. Selon Washington, quelque 40 000 soldats russes seraient massés à la frontière ukrainienne.
John Kerry a, en outre, déclaré que les négociations à venir devraient être menées par le gouvernement ukrainien lui-même. "Les États-Unis consultent l'Ukraine à chaque étape du processus et ils n'accepteront d'aller plus loin en l'absence d'un gouvernement ukrainien légitime à la table des négociations."
L’Ukraine doit choisir
S'exprimant lui aussi au sortir de sa rencontre avec John Kerry, Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou et Washington allaient travailler avec l'Ukraine. "Nous avons décidé de travailler avec le gouvernement et le peuple ukrainien pour faire des progrès sur le terrain des droits des minorités et sur les droits linguistiques", a-t-il déclaré.
"Ni la Russie ni les États-Unis ni qui que ce soit ne peut imposer des plans aux Ukrainiens", a dit Sergueï Lavrov, cité par l'agence RIA.
Il a également déclaré que la Russie et les États-Unis s'étaient accordés sur le fait qu'il fallait qu'ils trouvent des "points de convergence" afin d'établir une position commune et de trouver une solution diplomatique.
La rencontre entre les deux hommes s'est produite quelques jours avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord à Bruxelles dont le menu devrait être largement consacré à la situation en Ukraine.
Le général Philip Breedlove, qui dirige le commandement suprême des forces de l'Otan, a été invité par Washington à retourner en Europe au plus vite, alors qu'il devait être entendu cette semaine par le Congrès.
Le Pentagone a qualifié ce retour en Europe de mesure prudente en raison du manque de transparence de Moscou vis-à-vis de ses mouvements de troupe à la frontière ukrainienne.
Avec Reuters