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La DGSE aurait un accès total aux données d’Orange depuis des décennies

Dans un article publié jeudi, "Le Monde" affirme que les services de renseignement français disposent d’un "accès total, indiscriminé et hors de tout contrôle" aux données qui transitent par les réseaux de l’opérateur Orange.

Un article du journal "Le Monde" révèle, jeudi 20 mars, que la DGSE jouit d'un "accès total, indiscriminé et hors de tout contrôle" aux réseaux d'Orange et aux flux de données qui y transitent, et ce, depuis des décennies.

Ces révélations s’appuient sur un document des services secrets techniques britanniques (GCHQ), extrait des archives de la NSA par Edward Snowden. Il cite un opérateur de télécommunications français, sans pour autant préciser lequel.

"Le Monde" affirme qu’il s’agit d’Orange, mais d’autres opérateurs français seraient également visés. Sollicité par Reuters, l'opérateur a assuré que la coopération avec les services de l'État s'effectuait exclusivement dans le cadre de la législation en vigueur.

"Orange, comme tous les opérateurs, a des relations avec les services de l'État en charge de la sécurité et des Français. Ces relations se font dans le strict respect des lois et en toute légalité, sous la responsabilité de l'État et du contrôle des juges", a déclaré un porte-parole.

Des données partagées à l’étranger

En novembre dernier, le PDG d'Orange, Stéphane Richard, avait déclaré que la société travaillait à devenir un exemple en matière de protection des données de ses clients. Il avait à l’époque considéré que ce point constituait une des priorités du groupe.

Selon le document de la GCHQ, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et l'opérateur historique français, dont l'État possède toujours 27 %, "travaillent ensemble pour améliorer les capacités nationales d'interception sur les réseaux de communication et collaborent pour casser les cryptages de données, qui circulent dans les réseaux".

Selon "Le Monde", cette collecte "libre de tout contrôle" concerne aussi bien des Français que des étrangers, car les données "sont partagées avec des alliés étrangers comme le GCHQ".

Cette coopération entre la DGSE et Orange serait portée par des personnes habilitées secret-défense au sein de l'opérateur et pérennisée depuis au moins 30 ans par des ingénieurs qui feraient la navette entre les deux institutions, précise le quotidien.

De leur côté, les services du Premier ministre n'ont pas souhaité commenter les moyens techniques employés pour les interceptions, soulignant qu'ils "sont couverts par le secret de la défense nationale".

Avec Reuters